Encore confidentiel malgré un développement soutenu depuis 2017, l’essor de l’investissement à vocation social s’accélère, favorisé par la crise du COVID-19. Si les obligations avec un focus social ont levé plus de 180 Mds€ d’encours en Europe avec plus de 200 émissions, le marché des fonds thématiques à vocation sociale reste une niche en France, avec 124 fonds représentant 50 Mds€ d’encours. L’étude Novethic intitulée « La montée en puissance des investissements à vocation sociale », s’intéresse au champ social de finance durable, et à l’impact de la crise du coronavirus sur son développement.
Le volume des montants d’émissions de social bonds a été multiplié par dix entre 2019 et 2020. Pour financer leurs diverses dettes sociales qui ont augmenté dans des proportions considérables, des institutions comme l’Union Européenne ou la CADES et l’Unédic en France se sont adressés aux marchés financiers. Le montant des obligations de ce type a ainsi pratiquement atteint les 100 milliards d’euros.
Une autre tendance se développe dans des proportions plus modestes, les émissions de sustainability bonds. Elles permettent de conjuguer objectifs environnementaux et sociaux et de ne pas restreindre le champ des projets financés aux seules activités environnementales. Elles ne dépassent cependant pas encore les 60 Mds€ et n’occupe qu’une petite part du marché largement dominé par les green bonds qui pèsent 1100 Mds€.
Novethic Market Data analyse les différents fonds thématiques durables disponibles sur le marché français. Cela permet de déterminer deux catégories qui couvrent un champ très large à la fois social et sociétal. Le thème Santé et alimentation saine, avec une forte orientation technologique et chimique, domine ce marché dynamique même s’il est de petite taille. Ce sont les fonds multi thématiques englobant thématiques environnementales et Fonds multithématiques sociales qui ont à la fois la plus forte croissance et les meilleures performances.
Source : Novethic Market Data
Au-delà de cette dynamique de marché, il est encore prématuré de parler de finance à vocation sociale. Il manque les indicateurs permettant de mesurer l’impact social et les bénéfices apportés par ces produits financiers. Le mouvement d’émissions est trop récent pour pouvoir évaluer l’adoption et le suivi que feront les émetteurs de ces social bonds. Quant aux fonds à thématiques sociales, ils sont massivement dotés d’indicateurs à connotation environnementale et plus particulièrement climatique (83 occurrences carbone pour 125 fonds contre 33 pour les politiques de ressources humaines).