Publié le 31 mai 2017
ENTREPRISES RESPONSABLES
L'Oréal protège la biodiversité parce que son business le vaut bien
Face à la demande des consommateurs et à l'urgence climatique, l'Oréal multiplie les initiatives pour préserver l'environnement : approvisionnement durable, ingrédients n'ayant pas d'impacts nocifs sur la vie aquatique ou encore biodégradabilité des emballages. Le leader mondial des cosmétiques a tout intérêt à préserver la biodiversité car 54% de ses matières premières sont d'origine naturelle.

L'usine de L'Oréal à Yichang en Chine
De l’approvisionnement en matières premières à l’impact des produits après usage, comment les grands groupes de cosmétiques parviennent-ils à limiter les dégâts sur l'environnement ? L’Oréal, leader mondial du cosmétique, se positionne en pionnier. Il faut dire que le réchauffement climatique a un impact direct sur ses activités. 54% des matières premières du groupe sont d’origine naturelle et proviennent de 350 espèces végétales. "La biodiversité est une source majeure pour nous", explique Rachel Barré, responsable du sourcing durable de L’Oréal.
"Aux Philippines, le typhon Hagupit a détruit une grande quantité de la production d’huile de coco. Cela a eu pour conséquence une augmentation des prix et donc, pour nous, des difficultés d’approvisionnement", raconte Alexandra Palt, directrice développement durable. L'Oréal, engagée dans la lutte contre le changement climatique depuis des années, s'est fixé comme objectif de réduire de 60% ses émissions de CO2 d'ici 2020. En 2016, le groupe les a réduites de 52%, alors que, dans le même temps, sa production a augmenté de 30%.
Approvisionnement durable
Les problèmes liés au réchauffement climatique deviennent une attente de plus en plus forte des consommateurs et consommatrices, constate l'entreprise. Aussi pour répondre à cette demande, voire "la susciter", au-delà de la biodiversité, le groupe s'oriente aussi vers des projets d’approvisionnement durable. Ainsi, depuis 2014, 100% du beurre de karité utilisé dans les produits de l’Oréal (ingrédient majeur des soins de la peau, des produits capillaires et du maquillage) a été acheté à un groupement de productrices du Burkina Faso.
Grâce au préfinancement des récoltes, ces femmes ont pu mieux échelonner leurs revenus. "Soucieux des conditions dans lesquelles sont produits ces ingrédients, nous voulons ainsi contribuer au développement local et à l’amélioration des conditions de vie des communautés de producteurs, en particulier des femmes, souvent marginalisées en milieu rural. Ces projets promeuvent les principes d’une agriculture productive et respectueuse de l’environnement", résume Rachel Barré.
La phase d'usage très polluante
Une responsabilité récompensée. Selon Hervé Navellou, directeur général de L’Oréal, "les marques du groupe les plus engagées en terme de développement durable sont celles qui ont la meilleure croissance". La marque Biotherm vient par exemple de lancer la première protection solaire éco-responsable et respectueuse de la biodiversité aquatique "grâce à une formule biodégradable à 96% et des filtres SPF certifiés éco-responsables". L’impact environnemental des produits cosmétiques est lié en moyenne à 80% à leur phase "d’usage".
Reste que le groupe l’Oréal a été épinglé par l’UFC Que choisir pour la présence de produits indésirables dans certains de ses produits. La BB crème de Garnier contient ainsi du BHT, l’ambre solaire du cyclopentasiloxane ou l’eau pure de Biotherm du Ethylhexyl methoxycinnamate. Des produits classés comme perturbateurs endocriniens par l'association et pouvant donc interférer avec les mécanismes hormonaux. "Il y a une grande confusion entre danger et risque. Pour certains ingrédients, le danger est connu mais nous les dosons de sorte qu’il n’y ait aucun risque. Depuis plus de 100 ans, nous n’avons jamais eu aucun scandale grave de santé", tranche Geneviève Dupont directrice RSE du groupe.
Marina Fabre @fabre_marina