Publié le 15 mars 2017
ENTREPRISES RESPONSABLES
Comment intégrer les ODD dans sa stratégie d’entreprise ?
Ils sont au nombre de 17. Les ODD, objectifs de développement durable fixés par l’ONU, s’inscrivent de plus en plus dans les stratégies RSE des entreprises. Évaluer, identifier, prioriser, se focaliser sur 4 ODD maximum, ne pas cocher toutes les cases… Quelles sont les bonnes pratiques ? Comment s’approprier ces objectifs ? Tour d’horizon avec Gecina, La Poste ou encore Ecoact, pionniers en la matière.

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Les grandes étapes
Évaluer. "Il faut bien préparer sa stratégie ODD en amont, prévient Gérald Maradan, directeur général d’Ecoact, société qui accompagne les entreprises dans leur stratégie climatique. Un audit interne est nécessaire. Il faut prendre le temps de réfléchir avec les parties prenantes."
Sélectionner. Il s’agit d’identifier les ODD qui prennent sens par rapport à l’activité de l’entreprise. "Lorsque vous construisez l’analyse de la matérialité, vous trouvez fatalement des ODD à l’intérieur. Il faut en sélectionner quelques-uns", préconise Aurélie Rebaudo-Zulberty, directrice RSE de Gecina, entreprise foncière immobilière cotée au SBF 120.
Prioriser. Hiérarchiser les ODD choisis selon ses activités.
Agir. "Il faut se fixer des objectifs chiffrés, des engagements pour chacun des ODD et établir un plan d’action, ajoute la directrice RSE de Gecina. Pour une fois, on n’observe pas comment les ODD impactent les entreprises. On renverse la vapeur. On va évaluer notre contribution aux ODD."
Les pièges à éviter
Calquer ses ODD sur des projets existants dans d’autres entreprises. "Les ODD correspondent à l’activité de l’entreprise. Cela ne sert à rien d’avoir une politique RSE hors sol. Il faut que ça soit un levier de performance pour l’entreprise, par rapport à ses activités", explique Gérald Maradan.
Cocher toutes les cases. "C’est bien d’être bon élève, mais ça ne marche pas, commente Aurélie Rebaudo-Zulberty. Il faut vraiment se focaliser sur 4 ODD".
Qu’apportent les ODD ?
Une grille de lecture pour "sélectionner les projets en interne ou en externe, estime Laure Mandaron, directrice développement durable à La Poste. Les ODD nous permettent d’évaluer les bénéfices et co-bénéfices des projets. C’est une approche multicritères. On observe la valeur créée à la fois environnementale, sociale et sociétale de chaque projet".
Un "langage universel du développement durable", plus concret que les OMD, objectifs du millénaire, mis en place par l’ONU, mais qui laissaient les entreprises sur la touche. C’est une "opportunité financière pour les entreprises, selon le DG d’Ecoact. Les États vont aligner leurs financements sur les ODD. Il y a une occasion à saisir."
Un avantage réputationnel. Ecoact préconise de valoriser sa contribution aux ODD, à l’égard des investisseurs mais aussi du grand public.