Publié le 07 août 2019
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[Vidéo] La glace du Groenland perd l’équivalent de 4,4 millions de piscines olympiques en une seule journée
Ce sont les conséquences très concrètes du changement climatique. L’épisode caniculaire qui a frappé l’Europe fin juillet n’a pas épargné le pôle Nord. En une journée, le Groenland a perdu l’équivalent de 4,4 millions de piscines olympiques, de la glace fondue déversée dans les océans. Une situation qui est appelée à se répéter de plus en plus souvent si rien n’est fait.

@MagnusKristensen/Ritzau
"Il s'agit d'une fonte glaciaire rugissante, sous le pont qui mène à Kangerlussiauq, au Groenland, où il fait 22°C aujourd'hui et où, selon les autorités danoises, 12 milliards de tonnes de glace ont fondu en 24 heures." Ce message a été envoyé sur Twitter par Laurie Garrett le 1er août dernier. Cette journaliste scientifique, en déplacement sur place, a fait le buzz avec sa vidéo, visionnée plus de neuf millions de fois.
This is a roaring glacial melt, under the bridge to Kangerlussiauq, Greenland where it's 22C today and Danish officials say 12 billions tons of ice melted in 24 hours, yesterday. pic.twitter.com/Rl2odG4xWj
— Laurie Garrett (@Laurie_Garrett) August 1, 2019
"Le Groenland vient de connaître les taux de fonte parmi les plus élevés de tous les temps", confirme Ruth Mottram, scientifique danoise spécialiste du climat. Habituellement, à cette période de l’année, la fonte des glaces dans la région se situe autour de 60 à 70 milliards de tonnes. Or, ce sont 197 milliards de tonnes de glace qui ont disparu pendant le seul mois de juillet, le plus chaud jamais enregistré dans le monde. La veille, le 31 juillet, le point culminant de la calotte glaciaire avait été touché par la fonte, alors que la température avait atteint 2,7°C à 3 000 mètres d'altitude. Un phénomène qui ne s'est produit que neuf fois en 2000 ans.
La partie visible de l'iceberg
"La perte de masse du Groenland a augmenté d'un facteur 6 depuis les années 1980. La moitié de cette perte de masse a eu lieu au cours des derniers huit ans", explique la climatologue française Valérie Masson-Delmotte. Avant même l’été, le Groenland souffrait déjà. Une photo du climatologue Steffen Olsen avait effrayé le monde. Elle montrait son expédition bloquée par une mer de glace fondue, là où aurait dû se trouver un sol épais et gelé. Les scientifiques préviennent que 2019 risque d’être la pire année pour les zones polaires. À ce stade, elle se positionne comme challenger face à 2012, année de tous les records en termes de fonte.
"La fonte de la glace au Groenland se produit à un moment où les glaces en mer Arctique sont déjà à des niveaux très bas. Si nous n'agissons pas maintenant contre le changement climatique, ces phénomènes météorologiques extrêmes ne sont que la partie visible de l'iceberg", a réagi Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations unies. Le 23 septembre prochain, il réunira les États du monde entier à New York pour un sommet sur l'ambition climatique.
Concepcion Alvarez @conce1