Publié le 14 février 2020
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
Le monde de la finance doit réagir avant d’être balayé par la colère du peuple
Les attaques contre des symboles de la finance mondiale se multiplient et c’est de plus en plus BlackRock qui cristallise la colère. Pourtant le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, à l’instar des autres noms du milieu, assure s’engager vers un rôle d’investisseur plus responsable. Il va falloir vite en faire la preuve.

@JeromeGilles/NuPhoto
"Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance”. Cette phrase de 2012 prononcée par François Hollande lors de l’un des plus grands meetings de la présidentielle avait fait mouche… Elle n’est pas étrangère à sa victoire. Il a fallu des mois, des années à Emmanuel Macron, d’abord ministre de l'Économie puis Président de la République, pour essayer de la faire oublier.
En vain. Lundi 10 février, des manifestants écologistes, associés à des opposants à la réforme des retraites ont investi les locaux français de BlackRock, le plus puissant gestionnaire d’actifs au monde. À travers des tags sur les murs, ils ont traité l’entreprise et ses employés de voleurs et d’assassins et ont appelé à brûler les patrons.
C’est la deuxième fois que BlackRock se fait envahir, après les gilets jaunes il y a quelques semaines. Il y a quelques mois, le groupe était inconnu du grand public. Aujourd’hui, il est devenu, devant les banques dont les agences ont été à de multiples occasions dégradées, le symbole d’une finance aveugle qui détruit le monde et méprise les modestes.
Agir bien et agir vite
Beaucoup jugent que ces attaques sur BlackRock sont méritées. Pourtant le géant mondial assure s’être engagé dans un rôle d’actionnaire responsable sur le climat et les questions sociales. Son PDG a personnellement endossé cette stratégie et l’a prouvé en dénonçant des projets polluants de Siemens, lors de l’Assemblée générale du groupe début février.
Et tous les géants de la finance s’engagent - plus ou moins - : Vanguard, Amundi, JP Morgan... Ils assurent endosser les codes de l'ISR et de l'ESG. Mais cela ne va pas assez loin, ni assez vite. Sans compter que ce jargon ne parle pas aux manifestants pour qui la finance est globalement mauvaise. Pourtant, comme le disait Brune Poirson, la finance n’est ni un ennemi ni un ami, c’est un outil. Charge aux sociétés de gestion, aux banques, aux assureurs d’en faire un outil utile au quotidien avant de se faire emporter par la colère du peuple.
Ludovic Dupin @LudovicDupin