Publié le 08 novembre 2019
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[Édito Vidéo] L’électricien PG&E met le feu à la Californie et illustre le risque physique du changement climatique
Depuis des mois, des incendies ravagent la Californie. Le mauvais entretien des lignes électriques de PG & E n’y est pas étranger alors que la sécheresse, due au changement climatique, s’aggrave dans l’État américain. Si l’entreprise est désormais à genou, c’est l’ensemble de l’État qui vacille alors que les coupures de courant se multiplient et que sa note de crédit est menacée.

@JoshEdelson/AFP
La Californie nous montre ce que c’est le risque physique, le risque réel du changement climatique sur nos économies. Comme l’écrit le Financial Time, quand on a la chance de vivre dans des zones géographiques au climat tempéré, les conséquences du réchauffement sont un peu abstraites. En Californie, ils n’ont plus le luxe de l’abstraction alors que l’État part en cendres.
La Californie est en proie à des incendies dramatiques, tuant de nombreuses personnes et détruisant des villes entières. Pour plusieurs d’entre eux, on trouve à l’origine l’électricien PG&E, dont le mauvais entretien des lignes électriques associé aux sécheresses croissantes a embrasé les forêts. "Il s’agit de l’avidité d’une entreprise qui croise le changement climatique. Il s’agit de décennies de mauvais management", dénonce le gouverneur de Californie Gavin Newsom.
Brûler ou couper
Encore en octobre, l’électricien, désormais en faillite, reconnaissait avoir été responsable de plusieurs départs de feux, ce qui l’a poussé à couper le courant jusqu’à trois millions de Californiens. Rendez-vous compte : des coupures de plusieurs heures dans ce qui est la huitième puissance économique mondiale. C’est comme si en France EDF coupait volontairement le courant à plus de 6 millions de personnes, d’entreprises, de services publics !
Aux premières loges du désastre, le Los Angeles Times écrit : "Nous avons atteint un point absurde et horrible où l’entreprise doit choisir entre brûler des villes ou couper le courant à des millions de consommateurs". Le journal juge que "PG&E doit abandonner sa vision court-termiste qui n’a pas permis année après année d’investir suffisamment dans ses infrastructures et les préparer à résister à la pression prévisible due au changement climatique".
Il ne s’agit pas que de sauver l’entreprise, mais tout l’État car, selon Moody’s, c’est toute la note de crédit de la Californie qui est menacée désormais : "Avec des feux et des coupures de plus en plus communs, c’est tout l’État et les communautés qui vont ressentir l’impact d’activité économique à l’arrêt au moment où le coût de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets est de plus en plus élevé".
Ludovic Dupin, @LudovicDupin