L'épidémie de pneumonie virale s’accélère rapidement à travers le monde. Si l’immense majorité des 80 000 cas est située en Chine, des foyers de malades apparaissent à travers le monde. Parmi les principaux, on compte la Corée du Sud avec 833 cas et sept morts, l’Iran avec plus de 60 cas et 12 morts et l’Italie avec 160 cas et 12 morts. Dans le nord de la péninsule italienne, un cordon sanitaire a été installé autour de onze villes pour plus de 50 000 habitants.

Ailleurs, plusieurs pays ont annoncé de premiers cas de contamination : Afghanistan, Bahrein et Koweit. Une trentaine de pays et territoires sont désormais touchés, avec un bilan d'au moins 30 morts hors de Chine. Inquiets de la contagion en Iran, l'Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l'Irak et l'Afghanistan ont fermé leur frontière ou restreint les échanges avec ce pays. Au moins 200 personnes ont été mises en quarantaine au Pakistan, à la frontière iranienne.

Décrochage des bourses

Pour le patron de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, alerte : "Au moment où nous parlons, nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l'épidémie (mais) la fenêtre de tir se rétrécit". À Wuhan, la mairie a renoncé aux mesures d'allègement de quarantaine qu'elle avait elle-même annoncées quelques heures plus tôt. La ville de 11 millions d’habitants est désormais coupée du monde depuis un mois.

L'accélération des contaminations au cours des derniers jours a fait décrocher les marchés boursiers, particulièrement en Europe où, les bourses de Milan, Paris et Francfort chutaient de plus de 3 % dans la matinée. De leur côté, le Dow Jones et le Nasdaq reculent de 3 et 4 %. La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a averti que la crise "pourrait mettre en péril la reprise" mondiale, lors d'une réunion ministérielle du G20 en Arabie Saoudite.

Le FMI a d’ailleurs déjà abaissé de 0,4 point sa prévision de croissance pour la Chine en 2020, à 5,6%. La Chine étant la deuxième économie mondiale, ce repli devrait coûter 0,1 point de croissance au PIB planétaire. En France, Bercy a annoncé des mesures d’aides aux entreprises affectées par l’épidémie. Cependant, celle-ci devrait coûter 0,1 point de croissance à l’économie française, selon le ministre de l’Économie.

Ludovic Dupin avec AFP