Publié le 02 juin 2015
SOCIAL
Drame du Rana Plaza : le propriétaire poursuivi pour meurtre
Écroué quelques jours après l’effondrement de l'immeuble du Rana Plaza en avril 2013, son propriétaire, Mohammad Sohel Rana, vient d’être inculpé de meurtre, aux côtés d'une quarantaine d'autres personnes. Tous risquent la peine de mort en cas de condamnation. Le procès aura lieu cet été.

Zakir Hossain Chowdhury / Anadolu Agency
C’était une décision attendue. Elle est finalement tombée ce lundi 1er juin. Mohammad Sohel Rana, le propriétaire du Rana Plaza, devenu l’ennemi public N°1 au Bangladesh après l’effondrement de l’usine, en avril 2013, va bel et bien être poursuivi pour meurtre.
Le drame du Rana Plaza avait causé la mort de 1 138 personnes et fait 2 000 blessés. C’est l’un des pires désastres industriels de l’histoire.
"Assassinat de masse" selon le chef des enquêteurs
Arrêté quelques jours après la catastrophe alors qu’il tentait de fuir vers l'Inde, Sohel Rana avait été écroué. Avec cette inculpation, il risque désormais la peine de mort en cas de condamnation.
"Cela a été un assassinat de masse. Tous ont une responsabilité collective dans cette tragédie", a déclaré Bijoy Krishna Kar, chef des enquêteurs, à l’AFP. Les survivants avaient souligné que les ouvriers avaient été obligés de reprendre le travail malgré d’énormes fissures découvertes la veille de la catastrophe dans le bâtiment. "Ils [Sohel Rana et les autres propriétaires, ndlr] ont discuté et décidé de garder l’atelier ouvert. Ils ont envoyé les ouvriers à la mort de sang-froid. »
41 personnes inculpées
41 personnes au total, parmi lesquelles figurent sept autres propriétaires d’ateliers situés dans le bâtiment ainsi que douze ingénieurs du gouvernement, ont été inculpé pour meurtre.
Sohel Rana et 17 autres personnes sont également poursuivies pour violation du code de la construction pour avoir illégalement surélevé l’édifice de six étages, conçu à l’origine pour abriter un centre commercial, et l’avoir transformé en un complexe industriel de neuf étages abritant cinq ateliers de confection.
L’effondrement du Rana Plaza avait permis de mettre la pression sur les marques occidentales pour lesquelles travaillaient les victimes.