Publié le 19 janvier 2018
SOCIAL
Ne dites plus économie sociale et solidaire mais French Impact
Le gouvernement a lancé jeudi 18 janvier le mouvement French Impact, en référence à la French Tech. L'objectif est de fédérer les structures de l'économie sociale et solidaire et au-delà tous les acteurs de l'innovation sociale pour permettre aux solutions locales de changer d'échelle. Pour les accompagner, un accélérateur national est mis en place et 1 milliard d'euros seront mobilisés sur la durée du quinquennat.

Arnaud Bouissou - TERRA
De la parole aux actes. Après la French Tech, voici venu le French Impact. Moins de trois mois après son discours en faveur de l’économie sociale et solidaire (ESS), Nicolas Hulot a lancé, jeudi 18 janvier, un mouvement qui doit rassembler au-delà du secteur de l’ESS pour transformer le pays en profondeur. Associations, fondations, coopératives, mutuelles, collectivités, entrepreneurs sociaux et entreprises engagées pourront ainsi se revendiquer du "French Impact", leur bannière commune.
"Nous faisons le pari que les solutions sont à notre portée, a expliqué le ministre de la Transition écologique et solidaire. Nous n’avons pas d’autres choix que de transformer nos modes de production et de consommation. Notre rôle est de rendre ce changement irréversible désirable. L’ESS est à l’origine de cet effet d’entraînement et constitue un foyer d’inspiration pour le tissu économique. Les valeurs qu’elle porte doivent devenir la norme, la référence."
1 milliard d’euros sur la table
Au cœur du French Impact, un accélérateur d’innovation sociale doit permettre aux initiatives locales, qui ont démontré leur impact, de changer d’échelle et de se déployer au niveau national. Un appel à projets est d’ores et déjà lancé pour dénicher 10 à 15 entreprises pionnières de l’ESS. Elles constitueront la vitrine du French Impact et bénéficieront d'un accompagnement spécifique pour se développer. Début mars, un autre appel à candidatures permettra de labelliser des structures d'accompagnement de projets (ruches, incubateurs...) et des territoires innovants.
Puis l’accélérateur sera testé dans une dizaine de territoires pilotes à partir du mois de mai avant une généralisation du dispositif en 2019. Une plateforme digitale sera mise en place dès février pour animer cette communauté. Et des fonctionnaires dans chaque ministère et en régions auront pour mission de simplifier les démarches administratives et financières des innovateurs sociaux.
Preuve de son engagement, le gouvernement va mobiliser 1 milliard d’euros de fonds privés et publics sur la durée du quinquennat. "Nous allons créer un fonds d'amorçage national d'ici la fin du 1er semestre", précise Christophe Itier, Haut-commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale. Participent la Caisse des Dépôts (dont Novethic est une filiale), la BPI, le Crédit coopératif, BNP-Paribas, France Active ou Inco (ancien Comptoir de l'innovation). "Mais l’idée est également de s’appuyer sur les dispositifs existants et d’aller chercher du côté du grand plan d’investissement, du plan pauvreté, du plan compétences…".
"25 ans qu’on attendait ça !"
"Cela fait 25 ans qu’on attendait ça, se réjouit Hugues Sibille, président du Labo de l’ESS. 25 ans que je me bats pour que ceux qui apportent des solutions sur le terrain soient reconnus publiquement. Le plafond de verre a enfin sauté et cette nouvelle ère d’alliances va permettre à la France d’aller mieux."
"Nous sommes partis du constat que les politiques publiques n’arrivent pas toujours à répondre aux problématiques sociales et sociétales alors que des solutions existent. Ce changement de paradigme des pouvoirs publics par rapport à la société civile est inédit, reconnaît Christophe Itier. Nous sommes convaincus que cette économie d’engagement est un moteur de compétitivité et d'attractivité du pays".
"Alors appropriez-vous cet outil ! Car c’est avec vous que nous réussirons à placer l’impact social au cœur de la transformation sociale et économique de la France", a lancé le haut-commissaire en conclusion, sous une salve d’applaudissements.
Concepcion Alvarez @conce1