Publié le 14 juin 2019
SOCIAL
Un an après, les lauréats du label French Impact ont gagné en efficacité et en visibilité
Il y a un an, 22 entreprises pionnières de l'économie sociale et solidaire étaient labellisées French Impact. Novethic fait le point avec quelques-unes des lauréates pour savoir ce qui a changé pour elles. Toutes saluent un dispositif qui les aide à exister aux côtés des mastodontes de l’économie classique. Et c’est déjà une gageure.

@MTES
Il y a un an presque jour pour jour, les noms des 22 entreprises pionnières de l’économie sociale et solidaire (ESS) étaient annoncés en grande pompe par le gouvernement. Ces "pépites" avaient été choisies pour servir de vitrine à l’initiative French Impact lancé quelques mois plus tôt par Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’ESS. Il s’agissait aussi de leur permettre d’essaimer afin de montrer qu’une autre voie est possible, plus respectueuse de l’Homme et de la planète.
"Le label French Impact était pour nous un gage de notoriété et de crédibilité. Ça nous a permis d’accélérer et de prendre des risques", analyse Jean Moreau, cofondateur et président de Phenix, une entreprise qui lutte contre le gaspillage. Très concrètement, le soutien financier de 300 000 euros a contribué à la mise au point d’une application mobile qui permet au grand public de racheter les invendus des commerces de proximité. Parallèlement, une chaîne de magasins "anti-gaspi" a vu le jour et devrait débarquer à Paris à la rentrée. Une vingtaine doivent être créés d’ici 2020.
Facilitateur de rencontres
Séances de coaching entre pairs, parrainage par un membre du gouvernement, jumelage avec les administrations pour lever certaines barrières réglementaires, réunions de travail sur la mesure de l’impact social, accompagnement personnalisé... Pour Basile Mulciba de l’association Voisins Malins, le French Impact est "un accélérateur et un facilitateur de rencontres". Une force pour cette structure qui coordonne un réseau de salariés permanents faisant du porte-à-porte pour écouter les besoins des habitants de leur quartier et les orienter. L’organisation est en pleine restructuration grâce au soutien du French Impact.
"Le French Impact ne règle pas tout mais c’est un vrai levier pour relayer nos messages au plus haut niveau", estime de son côté Fanélie Carrey-Conte de la coopérative d’énergies renouvelables Enercoop. "Le fait que notre marraine, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat à la Transition écologique, soit venue visiter nos locaux lui a permis d’avoir une vision plus précise de notre modèle et de ses spécificités. C’est primordial au moment où on s’apprête à voter la loi Énergie-Climat et qu’il faut travailler sur une meilleure transparence sur les offres d’énergie vraiment vertes. Cela permet de faire entendre notre voix."
Faire sauter les verrous réglementaires
Autre promesse du French Impact, le hacking public. Chez Toit à moi, une association qui achète des appartements et accompagne les sans-abris dans leur réinsertion, Denis Castin, cofondateur et délégué général, espère pouvoir bénéficier des mêmes tarifs que les bailleurs sociaux. "Nous aimerions pouvoir acheter du neuf au prix de l'ancien parce que ces logements offrent des consommations d’énergie réduites."
Chez Envie Autonomie, où on rénove du matériel médical pour les personnes qui ne peuvent pas s'équiper, il s’agit là aussi de faire sauter un verrou réglementaire et permettre aux bénéficiaires de se faire rembourser leur matériel d’occasion. "Grâce à French Impact, nous sommes en contact avec un haut fonctionnaire qui a très vite compris notre problématique et qui sait s’adresser aux bonnes personnes. En parallèle, nous accélérons le processus de normalisation des procédures de rénovation du matériel sur le plan de la sécurité afin d’être labellisés", précise Ali Celik, responsable du développement.
Toutes ces structures vont au total être accompagnées pendant trois ans dans leur changement d’échelle afin que leurs solutions soient démultipliées sur l’ensemble du territoire.
Concepcion Alvarez, @conce1