Publié le 14 janvier 2019
SOCIAL
Lettre d’Emmanuel Macron : fiscalité, services publics, transition écologique et immigration au programme du Grand débat
Emmanuel Macron publie lundi 14 janvier une lettre aux Français pour les appeler à participer à un grand débat national afin de sortir de la crise des "Gilets jaunes" qui, depuis deux mois, met la pression sur son gouvernement. Parmi les thèmes abordés, on retrouve celui d’une transition écologique plus juste qui est à l’origine du mouvement.

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Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron n’écrit jamais "Gilets jaunes" mais il parle d’une "période d'interrogations et d'incertitudes (que) nous traversons". À l’aune du grand débat qui sera lancé mardi 15 janvier, il rappelle qu’il ne s’agit "ni d'une élection, ni d'un référendum" et il exhorte "le plus grand nombre" à y participer.
Le chef de l'État assure que les propositions des Français "permettront de bâtir un nouveau contrat pour la Nation, de structurer l’action du Gouvernement et du Parlement, mais aussi les positions de la France au niveau européen et international".
Dans sa longue lettre, le président annonce qu'il "rendra compte directement" de cette consultation, dans le mois qui suivra sa fin, prévue le 15 mars. Il propose de baliser le débat avec une série d'une trentaine de questions portant sur des thèmes déjà fixés comme la démocratie, la transition écologique, la fiscalité ou l'immigration. Mais assure qu'il n'y aura "pas de questions interdites".
Transformer les colères
Il pose même la question de fixer des quotas annuels d'immigration, une mesure qu'il n'a jamais proposée. En revanche, il trace plusieurs lignes rouges en excluant de revenir sur les réformes votées sur la fiscalité sur le patrimoine. Autre point non négociable pour le chef de l'État, la remise en cause du droit d'asile.
"J’entends transformer avec vous les colères en solutions", indique-t-il en conclusion de cette lettre, dont il avait annoncé la publication en présentant ses vœux, en pleine crise des "Gilets jaunes". Le grand débat vient compléter les mesures sur le pouvoir d'achat d'un total de 10 milliards d'euros présentées le 10 décembre par Emmanuel Macron, sous la pression de la rue.
Une transition juste
À l’origine de la contestation des gilets jaunes, on trouve une taxe sur les carburants qui a fait augmenter les prix à la pompe. C’est pourquoi le thème de la transition écologique est en bonne place. "Pour réussir cette transition, il faut investir massivement et accompagner nos concitoyens les plus modestes. Une solidarité nationale est nécessaire pour que tous les Français puissent y parvenir", explique le chef de l’État.
Il pose ainsi une suite de questions sur la fiscalité écologique pour la rendre plus juste : "Comment finance-t-on la transition écologique : par l'impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ? (…) Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ? (…) Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale ?"
Ludovic Dupin avec AFP