Publié le 26 décembre 2019
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La carte de vœux contenait un appel au secours de prisonniers forcés de travailler en Chine
Une fillette de six ans a découvert dans une carte de vœux un appel au secours de prisonniers détenus en Chine et soumis au travail forcé. La chaîne de supermarchés Tesco, qui a fabriqué la carte, a immédiatement suspendu la production dans l'usine en question et lancé une enquête.

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Une bouteille lancée à la mer… avec succès. Une fillette anglaise de 6 ans a découvert un appel au secours de prisonniers dans une carte de vœux achetée dans un supermarché Tesco de Londres. Le message, écrit à la main, en anglais et en lettres capitales, demandait de contacter une "organisation des droits de l’Homme" ainsi qu’un certain "Peter Humphrey" qui s’avère être un ancien journaliste, lui-même enfermé il y a quelques années dans la même prison.
"Nous sommes des prisonniers étrangers dans la prison Qingpu Shanghai Chine, dit le message. Forcés de travailler contre notre volonté. S’il vous plaît, aidez-nous et prévenez (une) organisation de droits de l’Homme." Le père de la fillette, Ben Widdicombe, a d’abord cru à un canular avant de se rendre compte que "c’était en fait potentiellement quelque chose de grave", a-t-il raconté à la presse.
Les supermarchés Tesco suspendent leur production en Chine
En l’apprenant, les supermarchés Tesco ont annoncé avoir "immédiatement suspendu la production à l’usine où ces cartes sont produites et lancé une enquête." "Nous avons également retiré ces cartes de la vente", a réagi une porte-parole avant d’ajouter : "nous abhorrons le recours au travail pénitentiaire et nous ne l’autoriserions jamais dans notre chaîne de production".
Selon le groupe, la carte a été produite dans l’usine Zheijiang Yunguang Printing, qui a fait l’objet d’un contrôle indépendant en novembre. "Aucun élément n’a été trouvé tendant à suggérer qu’ils avaient enfreint notre règle interdisant le travail pénitentiaire", a souligné la porte-parole. Si cela avait été le cas, ce fournisseur aurait été radié "immédiatement et de manière permanente".
Selon la télévision britannique Sky News, cette découverte n’est pas la première du genre. En 2017, un message en caractères chinois, provenant d’une prison de Guangzhou (sud), avait été retrouvé dans une boîte de cartes de Noël de la chaîne de supermarchés Sainsbury’s. En 2014, un mot dénonçant du travail forcé dans une autre prison chinoise avait été retrouvé dans un pantalon du magasin d’habillement bon marché Primark, en Irlande du Nord.
Concepcion Alvarez avec AFP