Publié le 01 mars 2019
SOCIAL
L'index sur l'égalité salariale, la nouvelle arme du gouvernement pour que les femmes gagnent autant que les hommes
Jour J pour les grandes entreprises. Elles ont jusqu'à ce soir minuit pour afficher leurs résultats sur l'égalité salariale entre les femmes et les hommes. Si les résultats sont trop mauvais, elles auront trois ans pour se rattraper, avant d'être sanctionnées financièrement. Le gouvernement mise sur la transparence pour faire bouger les lignes et enfin combler cet écart salarial de 9 % qui ne se résorbe pas.

@CC0
"Cela fait honte à la République". Voilà comment Muriel Pénicaud, ministre du Travail, qualifiait en novembre les écarts de salaires entre femmes et hommes. Car, en 2019, en France, les femmes gagnent toujours 25,7 % en moyenne de moins que les hommes pour tous temps de travail confondus. À poste égal, la différence est d’environ 9 %. Un "écart mystère" auquel la Ministre du Travail, épaulée par Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité, a décidé de s’attaquer.
Une obligation de résultats
Sous peine de sanction financière pouvant atteindre 1 % de leur masse salariale, les entreprises de plus de 1000 salariés ont ainsi jusqu’à aujourd’hui, 1er mars, minuit, pour publier leurs résultats sur la mesure de l’égalité femmes-hommes présenté par le gouvernement en novembre. Il s’agit d’un index reposant sur cinq critères et noté sur 100 points.
D’abord, les niveaux de rémunérations à poste et expérience comparables (40 points), les augmentations (20 points), les promotions (15 points), l’attribution d’augmentation après le congé maternité (15 points) et enfin la proportion de femmes dans les dix plus gros salaires (10 points). Les entreprises qui ont cumulé moins de 75 points auront trois ans pour se mettre conformité. Le gouvernement passe donc à une obligation de résultats, contrairement aux précédentes mesures mises en place les dernières années qui misaient plutôt sur une obligation de moyens.
Les meilleurs élèves ont déjà publié leur note
La note globale de l’index devra être publiée sur le site des entreprises, mais pas le détail de chaque note. Et les meilleurs élèves s’en donnent déjà à cœur joie. Avec une note de 99 / 100 la Maif a pris les devants, en l'affichant à l'avance sur son site. "Bien sûr, cette note élevée est une source de satisfaction, mais aussi une incitation à poursuivre nos efforts au cours des prochaines années (…)", a déclaré Evelyne Llaura-Barrès, direction des Richesses Humaines. Selon une simulation divulguée par le ministère du Travail en janvier, seules 1 % des grandes entreprises étaient irréprochables.
En septembre, ce sera au tour des entreprises de 250 salariés de publier leurs résultats. Celles de moins de 50 salariés ont jusqu’à 2020 pour le faire. Reste que pour les organisations syndicales, le dispositif gouvernemental est trop laxiste. "Il suffit d’avoir 75/100 pour ne pas être sanctionné. Or le barème retenu est très progressif et les cinq critères se compensent. Il sera donc possible de ne pas être sanctionné tout en ayant un écart de rémunération de 15 %", dénonçaient-elles en décembre dernier.
Marina Fabre @fabre_marina