Publié le 23 août 2017
SOCIAL
Mixité dans les entreprises : l’Allemagne veut passer à la vitesse supérieure
La ministre allemande des Familles et des Femmes a menacé les grandes entreprises d’imposer un quota de femmes dans les comités exécutifs si leur proportion n’augmente pas. Aujourd’hui, seuls 6,5 % des sièges de ces instances dirigeantes sont occupés par des femmes.

L’Allemagne va-t-elle imposer un quota de femmes dans les comités exécutifs des grandes entreprises ? Depuis 2015, une loi impose en effet aux 106 plus grosses compagnies allemandes un minimum de 30 % de femmes dans les conseils d’administration. Si les quotas ne sont pas respectés, les sièges doivent rester inoccupés.
"Je donne un an au secteur économique pour s’autoréguler"
Mais, comme en France, où un minimum de 40 % de femmes a été imposé par la loi Copé-Zimmermann, ces quotas ne concernent pas les comités exécutifs. Or, en 2016, la proportion de femmes dans les instances dirigeantes allemandes plafonnait à seulement 6,5 %.
"Je donne un an au secteur économique pour s’autoréguler", a prévenu la ministre allemande des Familles et des Femmes, Katarina Barley le 16 août dernier, "si rien n’est fait d’ici là, nous légiférerons (…) Je n’ai aucun problème avec l’instauration d’un quota de femmes", a-t-elle précisé.
Immédiatement, la Fédération des industries allemandes (BDI) a réagi. Elle estime que l’instauration d’un quota serait "inconstitutionnelle et constituerait une ingérence massive dans la liberté entrepreneuriale".
Une menace qui en restera une ?
Comme le rappellent Les Nouvelles News, Laurence Rossignol, ancienne ministre des Droits des Femmes, avait elle aussi évoqué cette idée. De fait, en 2016, seuls 15 % des sièges des comités exécutifs des 100 plus grandes entreprises étaient occupés par des femmes en France. "Mais la question n’est pas à l’ordre du jour du nouveau gouvernement", affirme le journal.
L’ultimatum de la ministre allemande pourrait lui aussi rester au stade de menace. Le SPD, partie de Katarina Barley, qui gouverne en coalition avec le CDU d’Angela Merkel, devrait se retrouver dans l’opposition à l’issue des élections législatives.
Pour les Verts, cette menace est une tactique de la ministre allemande qui "n’a rien fait" sur ce sujet pendant son mandat. Ces derniers prônaient en effet un quota minimum de 40 % de femmes dans les conseils d’administration, comme en France.
Marina Fabre @fabre_marina