Pour sa cinquième édition, le cabinet d’audit Deloitte a passé au crible les conseils d'administration de 7000 grandes entreprises dans 64 pays. Le verdict est sévère. Seuls 15% des sièges sont occupés par des femmes. Pourtant c’est un peu mieux qu’il y a deux ans, date du dernier rapport "Women in the Boardroom". Le taux était alors de 12%. Cette "légère amélioration", marque tout de même une "large sous-représentation des femmes dans les conseils d’administration (CA)", note Deloitte.

La France, elle, ne s’en tire pas si mal. Grâce à l’application de la loi Copé-Zimmerman, qui impose un minimum de 40% de femmes dans les entreprises de plus de 500 salariés et dont le chiffre d’affaires atteint 50 millions d’euros. Le pays affiche une belle progression : +10,1% en deux ans. Il se place ainsi à la deuxième place mondiale derrière la Norvège.

2,7% des CA présidés par des femmes en France

"Indiscutablement, les quotas imposés en France ont changé la composition des conseils. Les femmes administratrices sont en moyenne six ans plus jeunes que les hommes et une bonne partie de ces femmes ont une expérience internationale", note Carol Lambert, du cabinet Deloitte.

De quoi crier cocorico ? Pas vraiment. Car seulement 2,7% de ces CA sont présidés par des femmes. Ce qui fait dégringoler la France à la trentième place du classement mondial sur ce critère ! Dommage car les femmes sont deux fois plus nombreuses dans les conseils d’administration quand ils sont présidés par une femme. C’est l’effet d’entraînement. À l’échelle mondiale, elles ne sont que 4% à occuper des postes de présidente du CA ou de PDG.

Une représentation plus équilibrée pour une société plus égalitaire

Et pourtant, la nécessité d’une représentation plus équilibrée des femmes dans les CA, s’étend "bien au-delà des murs d’une seule société", remarque Dan Konigsburg, responsable de Deloitte. "Les femmes leaders sont des rôles modèles et des mentors auprès de femmes et de filles. Elles participent à la destruction des stéréotypes, l’encouragement des filles et des jeunes femmes à poursuivre des carrières dans le domaine des affaires, de la science, de la technologique, de l’ingénierie et des mathématiques, et la réduction des écarts salariaux entre femmes et hommes", estime-il.

Pour Dan Konigsburg, les investisseurs sont "les défenseurs les plus influents du changement" et doivent continuer à promouvoir des changements positifs. À l’instar du gestionnaire de fonds State Street Global Advisors qui a installé la "Fearless girl", la fille sans peur, face au taureau de Wall Street à New York. Cette statue de bronze d’une fillette face à l’énorme taureau, symbolise la nécessité d’un changement pour la place des femmes dans les entreprises, et particulièrement d’une meilleure représentation dans les conseils d’administration.

Installée en mars, elle devait être retirée le 2 avril, mais la statut, devenue une icône du "girl power", restera finalement jusqu’au 8 mars 2018 à Manhattan, date de la journée internationale des droits des femmes.

EXCLUSIVE: The "Fearless Girl" statue was originally supposed to be a bronze cow https://t.co/Sg5yLSOvP3 pic.twitter.com/ygtt54A3T6

— New York Post Metro (@nypmetro) 7 juin 2017

 Marina Fabre @fabre_marina