Publié le 13 septembre 2018
SOCIAL
Make Assemblée Nationale green again : le rendez vous manqué
Barbara Pompili a été candidate pour le perchoir. Mais lors de la primaire LREM, ses 29 % de voix n’ont pas suffi à écarter Richard Ferrand, candidat soutenu par l’Élysée. Pourtant, l’accession de cette députée verte à la Présidence de l’Assemblée nationale aurait permis de porter un message positif sur les sujets de l’égalité Femme-Homme et sur la transition écologique.

@JoelSaget/AFP
"Désolée de ne pas être une dame"... La malheureuse réaction de Richard Ferrand après sa nomination par LREM pour la présidence de l'assemblée Nationale a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux. Il a enfoncé le clou sur le fait qu'il symbolisait un vieux monde politique où les femmes sont des dames qu'on ne peux pas élire a des postes comme le sien. Une occasion manquée pour la République en marche que Barbara Pompili avait pourtant proposé aux députés citation
Lors de la primaire LREM pour ce poste, quatre candidats étant en lice. Outre Richard Ferrand qui a obtenu 65 % des voix, on retrouvait Cendra Motin (Isère), Philippe Folliot (Tarn) et Barbara Pompili (Somme). Or cette dernière, qui a réuni 29 % des suffrages, aurait sans doute été un bien meilleur choix pour deux raisons.
Une cause du quinquennat
Le premier point porte sur l’égalité femme-homme qui est la grande cause nationale du Quinquennat. Barbara Pompili aurait pu être la première femme à accéder à ce poste. Elle-même a fait valoir cet argument sur twitter : "Une femme au perchoir, ce serait un beau symbole, et cela correspondrait aux valeurs et au projet d'Emmanuel Macron, mais ce n'est pas une fin en soi. Ce que je veux porter c'est l'équilibre des pouvoirs et la diffusion de l'écologie dans les institutions", avait-elle lancé sur France Info.
Une femme au perchoir, ce serait un beau symbole, et cela correspondrait aux valeurs et au projet d'@EmmanuelMacron, mais ce n'est pas une fin en soi. Ce que je veux porter c'est l'équilibre des pouvoirs et la diffusion de l'écologie dans les institutions @franceinfo #direct pic.twitter.com/pG5kgtpYdQ
— Barbara Pompili (@barbarapompili) 7 septembre 2018
Elle avait reçu plusieurs soutiens en ce sens dont celui du député Matthieu Orphelin (LREM). Selon lui, "Elle incarnerait le renouveau démocratique pour lequel les Français se sont prononcés en 2017. Elle serait le symbole d'une Assemblée nationale moderne, en prise avec son temps et emblématique de notre société". Michel Lambert (UDE) confirme : "L'élection d'une femme incarnerait le renouveau démocratique".
Make our Assemblée green again
Le second point serait de faire contrepoint au départ de Nicolas Hulot du ministère de la Transition écologique et solidaire. Le départ du plus populaire des ministres du gouvernement n’a clairement pas été estompé par la nomination de son remplaçant François de Rugy. Sa capacité à renforcer l’engagement écologique du gouvernement ne convainc pas.
Cette ancienne co-présidente du groupe EELV à l’Assemblée devenue réformiste avait fait preuve d’efficacité et de pragmatisme comme secrétaire d'État à la Biodiversité dans les gouvernements Valls et Cazeneuve, sous François Hollande.
L’ascension de Barbara Pompili comme quatrième personnage de l’État aurait pu rassurer sur la volonté d’Emmanuel Macron de "Make our planet Great again" (Rendre notre planète verte à nouveau) comme il le déclarait il y a encore un an lorsque les États-Unis avaient quitté l’Accord de Paris.
Ludovic Dupin @LudovicDupin