Publié le 07 juin 2019
SOCIAL
Scandale alimentaire : des entreprises françaises ont vendu des faux-steaks aux plus démunis
La répression des fraudes a annoncé vendredi avoir découvert une "tromperie" sur la qualité de steaks hachés distribués par une entreprise française à des associations d'aide aux plus démunis. Si leur consommation ne présentait pas de risque pour la santé, les entreprises mises en cause risquent deux ans de prison et un million d'euros d'amende.

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Nouveau scandale dans l’agroalimentaire. Cette fois, il s’agit d’une tromperie en bande organisée de grande ampleur visant les plus démunis. Elle concerne 780 kilos de "faux steaks", réalisés à base de gras et de peaux auxquels ont été ajoutés du soja et de l’amidon. Si le produit obtenu n’est pas dangereux pour la santé, il est cependant d’une extrêmement pauvre qualité.
Le pot aux roses a été révélé ce vendredi 7 juin par la secrétaire d’État auprès du ministre de l'Économie Agnès Pannier-Runacher sur RTL. Il pourrait coûter très cher aux entreprises mises en causes, dont deux françaises. Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les faits sont susceptibles d'être qualifiés de tromperie en bande organisée. "C'est du pénal, on va jusqu'à deux ans de prison, c'est un million euros d'amende, on va transmettre au procureur et il est hors de question que ce type d'attitude se reproduise", a confirmé Mme Pannier-Runacher.
Deux entreprises françaises incriminées
Ce sont les associations - la Croix Rouge, la Fédération française des Banques Alimentaires, les Restaurants du Cœur et le Secours Populaire – qui ont rapidement donné l’alerte, remarquant l’aspect et le goût étrange de ces steaks. Ceux-ci avaient été distribués aux quatre associations dans le cadre d'un marché financé par le Fonds européen d'aide aux plus démunis. En 2018, 1 500 tonnes de steaks hachés surgelés ont ainsi été achetées pour un montant de 5,2 millions d'euros.
Ces steaks hachés ont été fournis par une entreprise française s'approvisionnant auprès d'un industriel polonais. Un intermédiaire français a également été identifié. Les dirigeants des deux entreprises françaises ont été entendus par les enquêteurs et les autorités polonaises ont été saisies. Mais les noms de ces sociétés n'ont pas été divulgués tant que la justice n’est pas officiellement saisie. En attendant, la distribution a été "immédiatement stoppée".
Dans un communiqué commun, les quatre associations victimes de cette fraude ont annoncé "avoir demandé une compensation financière pour faire face aux frais de stockage engendrés par cette situation".
La rédaction avec AFP