Publié le 07 juillet 2023
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RSE : Orange fait appel à ses parties prenantes pour réduire ses émissions indirectes
L’opérateur de téléphonie a demandé à ses clients quelles pistes il fallait envisager pour réduire l’empreinte du numérique. Le reconditionnement et le recyclage des appareils remportent tous les suffrages et Orange prévoit de renforcer son offre. Mais les utilisateurs se questionnent aussi sur la surconsommation des usages du numérique, un enjeu plus complexe à aborder.

@CCO
Plus de 6 000 propositions ont afflué de la part des clients d’Orange sur la plateforme Make.org. L’opérateur de téléphonie les avait sollicités en début d’année pour l’aider à trouver des solutions pour réduire l’empreinte carbone des équipements et des usages liés au numérique, dans le cadre de sa stratégie pour diminuer de 45% ses émissions totales d’ici 2030. Le "scope 3" d’Orange (ses émissions indirectes liées notamment à la production, au transport ou à l’utilisation des produits) représente en effet 90% de ses émissions totales de gaz à effet de serre.
"Nous avons travaillé en interne sur nos scopes 1 et 2 sur des sujets classiques comme la consommation des data centers, etc. Mais pour le scope 3, nous préférions impliquer nos partenaires", explique à Novethic Gaëlle Le Vu, la directrice RSE d’Orange. La consultation, qui a rassemblé plus de 169 000 participants entre janvier et février 2023 et 2,6 millions de votes sur les propositions qui en sont ressorties, en était l’un des éléments. Orange a ensuite compilé les résultats en une liste d’une dizaine de propositions. "Nous mettons en face de chacune un plan d’actions à court terme ou à moyen terme, certaines nécessitant des investissements plus longs, notamment celles concernant les réseaux", reprend Gaëlle Le Vu.
Accélérer sur le reconditionnement
Parmi les propositions des clients de la marque, certaines étaient attendues comme celles concernant le reconditionnement et le recyclage des appareils mobiles, qui a remporté la majorité des suffrages (57,4%). Le programme "Re" d’Orange (pour recyclage, reprise, reconditionnement et réparation) a été lancé en 2020 pour y répondre. Mais l’opérateur espère multiplier le recours aux appareils conditionnés en les faisant certifier par le label européen RecQ. D’autres ont été plus inattendues, notamment celles sur la pollution engendrée par l’amoncellement de spams et de publicités dans les boîtes mail et sur téléphone. Orange prévoit de remettre en avant ses applis pour limiter ce type de pollution.
Une idée soulevée par les clients semble en revanche ne pas convaincre le groupe. Il s'agit de la surproduction et de la surconsommation qui arrive en cinquième position des votes. Selon le rapport du Shift Project sur l’impact environnemental du numérique, publié en 2021, la forte augmentation de la consommation de données, notamment vidéos, réduirait à néant les efforts d’efficacité énergétique du numérique. "Le numérique s’est immiscé tellement loin dans nos vies qu’il est difficile de s’en passer", argumente Gaëlle Le Vu qui ajoute que "le numérique est une solution dans beaucoup d’industries pour s’attaquer à leur transition environnementale".
Limiter l’usage, sujet controversé
Orange préfère donc s’attaquer aux émissions directes engendrées par ses appareils, soit en prolongeant leur durée de vie, soit en réduisant leur consommation. C’est le cas notamment pour les box internet, en général allumées en permanence, avec le wifi en fonctionnement, même lorsque personne ne s’en sert. Une nouvelle fonctionnalité éteindra automatiquement le wifi lorsqu’il n’est pas utilisé, ce qui devrait permettre de réaliser entre 10 et 30% d’économies d’énergie par an. Un Observatoire des usages numériques durables devrait par ailleurs être lancé d’ici la fin de l’année pour pouvoir continuer de sonder les utilisateurs sur l’évolution de leurs comportements.
En plus des clients finaux, Orange met également de plus en plus à contribution ses fournisseurs, en incluant notamment des clauses plus strictes dans ses appels d’offres sur les niveaux d’émissions de CO2. C’est le cas notamment avec les prestataires chargés d’installer ou d’assurer la maintenance de la fibre et dont les déplacements s’inscrivent dans le scope 3 d’Orange. "Notre enjeu, c’est de faire en sorte qu’ils électrifient leurs véhicules. Nous avons commencé à mettre des clauses dans les contrats et nous allons devoir le faire de manière plus globale", explique Gaëlle Le Vu.