Publié le 03 octobre 2018
SOCIAL
Pêche responsable : la grande distribution ne veut pas rester en rade
90 millions de tonnes de poissons sont pêchés chaque année provoquant la surexploitation d’un tiers des stocks. En France, où la majorité du poisson consommé est importé, les consommateurs veulent être rassurés. C’est pourquoi, de plus en plus de géants de la grande distribution ont opté pour le label MSC pêche durable.

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Neuf Français sur dix achètent leur poisson en supermarché et près des deux tiers se disent préoccupés par la pollution des océans et la surpêche. Face à ce constat, les géants de la grande distribution ne pouvaient pas ignorer cette demande des consommateurs. Ils sont de plus en plus nombreux à proposer des produits de la mer labellisés MSC. Celui-ci garantit une pérennité des stocks et un impact limité sur l’environnement.
Du cabillaud surgelé Picard à la barquette de lieu noir frais Carrefour, 401 références sous marque distributeur sont labellisées en France. Carrefour arrive en tête avec plus de 75 produits, soit un tiers de son offre de poissons sauvages estampillé MSC, et l’ensemble de ses 234 magasins. Chez Picard, vous trouverez plus de la moitié des denrées de la mer labellisées MSC. Aldi, Lidl et Système U se sont également engagés proposant chacun une quarantaine de références.
Nouveau critère sur les conditions de travail
"La place des produits de la mer dans la consommation française et les préoccupations grandissantes pour l’avenir des océans montrent qu’il est essentiel que les consommateurs disposent aujourd’hui de produits durables, clairement labellisés et au bon prix", commente Edouard Le Bart, directeur de Programme France chez MSC.
En France, les produits de la mer labellisées MSC ont augmenté de 20 % en un an, montrant l’engouement du secteur vers une pêche plus durable. 2 400 produits sont aujourd’hui certifiés, mais aussi 230 entreprises et 13 pêcheries. Au niveau mondial, cela représente 13 % des captures sauvages et 35 000 produits. L’objectif est d’atteindre 20 % de pêcheries engagées pour la durabilité d’ici 2020 et 30 % en 2030.
Les organisations reçoivent le label pour cinq ans et font l’objet d’un audit tous les ans. 28 critères sont passés au crible comme par exemple le potentiel de reproduction d’une espèce, l’impact sur les coraux profonds ou la surpêche. Après plusieurs polémiques concernant notamment les conditions de travail, le MSC a décidé d’inclure une nouvelle exigence. Dès février 2019, toutes les pêcheries devront reporter sur la façon dont elles pallient au travail forcé ou au travail des enfants pour être éligibles.
Concepcion Alvarez, @conce1