Publié le 30 septembre 2020
SOCIAL
[Révolution au travail] Ces entreprises qui se plient en quatre pour le bien-être de leurs salariés
Le Covid-19 bouscule le monde du travail et force les entreprises à repenser leur organisation. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir des organisations pionnières qui ont adopté une nouvelle culture managériale. Aujourd'hui, nous sommes allés à la rencontre de ces entreprises accros au bien-être. Une façon de prévenir les risques psycho-sociaux mais aussi d’améliorer la performance des salariés et redorer leur marque employeur.

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Coachs sportifs au bureau, soutien scolaire en ligne, crèches d’entreprise, service d’écoute psychologique accessible 24h/24, ateliers de réparation de vélo, mécénat de compétence ou encore journées de travail dédiées au bénévolat. Chez SII, une entreprise de service numérique, on ne lésine pas sur le bien-être de ses collaborateurs. Le Covid-19 a encore accentué la donne avec l’organisation de blind-tests à distance, d’afterworks en ligne et de séminaires pour garder le lien.
"Ce sont des actions sur lesquelles nous n’aurons pas de retour sur investissement direct mais nous savons qu’un salarié épanoui est plus performant, ce qui permet d’accroître la satisfaction client", explique Maud Lorant, directrice recrutement et communication au sein du groupe qui compte 4 000 salariés en France. "Notre secteur est également très compétitif avec une pénurie de profils et un turn-over très important – 1 300 recrutements par an – il est donc essentiel de travailler sur notre attractivité" ajoute-t-elle.
Des relations saines avant tout
L’entreprise est arrivée troisième de sa catégorie (+ de 2 500 salariés) dans le classement Great Place to Work (1), derrière Mars et Décathlon. Celui-ci sélectionne les entreprises les plus investies en matière de Qualité de vie au travail (QVT). 70 questions fermées sur cinq dimensions sont envoyées à l’ensemble des salariés afin de valoriser la confiance dans le management, la fierté de travailler pour cette structure, la bonne entente entre collègues et le climat général. La labellisation peut être décrochée à partir d'un certain seuil de réponses positives.
"Beaucoup d’entreprises ont mis en place un certain nombre de choses, comme des kinés, des séances de sport, des paniers de fruits afin de souder les équipes et prendre un peu de distance avec la pression du travail. Mais le bien-être au travail, ce ne sont pas juste des beaux bureaux et des afterworks. Cela implique avant tout une relation saine entre collaborateurs et managers que la qualité de vie au travail peut permettre d’établir en plaçant tout le monde dans de bonnes conditions" explique Julien Roubaud, chef de projet Great Place to Work.
Un bureau des loisirs de quatre salariés
Cette attention portée au salarié est devenue un leitmotiv pour le PDG fondateur de Provepharm, Michel Féraud, une entreprise pharmaceutique marseillaise de 80 salariés. Et le Covid a été l’occasion d’aller encore plus loin. "Un consultant a appelé chaque collaborateur pendant 30 minutes pendant le confinement pour savoir comment il allait. J’avais évalué mon état à 6/10, du coup c’est le patron qui m’a directement appelée pour prendre de mes nouvelles et il a fait de même pour les collaborateurs isolés", raconte Marie-Pierre Collin, responsable de la communication.
Pendant cette période, la production a été mise en pause pour fabriquer du gel hydroalcoolique. Les employés non-imposables ont pu bénéficier de primes. Des logements et des taxis/VTC ont été mis à disposition des salariés présents au front afin de leur éviter de prendre les transports en commun. Au déconfinement, les événements habituels ont repris leur cours : petits-déjeuners interservices, pizzas pour tous les jours de présence au bureau… Un bureau des loisirs, comprenant quatre salariés élus, se charge d’organiser ces moments festifs et dispose d’un budget substantiel.
"Je viens d’une entreprise qui était à l’opposé de ça, je n’avais pas l’habitude et je me régale. C’est magique, on travaille dans une ambiance très positive avec un côté famille où tout le monde se connaît. Il y a une bienveillance naturelle qui s’installe entre nous", témoigne encore Marie-Pierre Collin, arrivée il y a un an. L'enjeu de Provepharm est de continuer à assurer cet environnement de travail alors que l’entreprise ne cesse de grossir… En attendant, elle s’est fixée comme prochain objectif de devenir une entreprise à mission, un type de société qui prône l'égalité entre la performance économique et la contribution au bien commun.
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Voir le classement Great Place to Work 2020