Publié le 07 novembre 2019
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Dos courbé, yeux rouges, chevilles et poignets gonflés, teint blafard, voilà à quoi pourrait ressembler le salarié de demain
Pour alerter sur nos habitudes de travail au bureau, des chercheurs ont conçu un mannequin censé représenter le salarié en 2040 si rien ne change. Le résultat fait froid dans le dos : varices, eczéma, dos courbé, teint pâle, yeux rouges, absence de cils… De quoi nous pousser à bouger !

@Fellowes - Matt Alexander/PA Wire
Je vous présente Emma, votre collègue du futur. Je vous l’accorde, elle est un peu effrayante avec son dos courbé, ses yeux rougis, ses poignets gonflés, ses varices et son teint blafard. Mais il faut dire qu’elle cumule tous les maux du salarié de bureau sédentaire. Ce mannequin a été conçu par des experts en ergonomie britanniques (1) pour alerter justement sur nos habitudes de travail alors que neuf employés sur dix passent plus de six heures par jour assis.
"À moins de modifier radicalement notre vie professionnelle, par exemple en bougeant davantage, en nous adaptant à notre bureau, en prenant des pauses pour marcher ou en envisageant d’améliorer la configuration de notre poste de travail, nos bureaux vont nous rendre très malades" assure William Highman, auteur du rapport. "En conséquence, les travailleurs de demain pourraient souffrir de problèmes de santé aussi graves que ceux que nous pensions avoir laissés derrière nous lors de la révolution industrielle", a-t-il ajouté.
Bouger au bureau
L’étude pointe de multiples facteurs de risque : une mauvaise position devant notre ordinateur, des gestes répétitifs sur le clavier et la souris, une station assise trop longue, le temps passé devant l’écran, la mauvaise qualité de l’air, le manque de lumière naturelle et le stress. La solution passe par des pauses régulières pour aller faire quelques pas, changer le plus souvent de position et travailler debout si possible.
Selon le rapport, les employés de bureau souffrent déjà de fatigue oculaire (50 %), de maux de dos (49 %) et de maux de tête (48 %) en raison de leur espace de travail. Et la situation risque de s'aggraver avec la croissance des centres d'appels, qui imposent des rythmes très soutenus à de très jeunes populations.
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Voir l'étude.