Publié le 15 février 2018
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Amazon réfléchit à équiper ses salariés de bracelets électroniques
La nouvelle fait polémique. Le site GeekWire a mis la main sur un dépôt de brevet d'Amazon concernant des bracelets électroniques qui vibrent lorsque l'employé ne fait pas le bon geste. Le géant de l'e-commerce se défend toutefois de vouloir surveiller sa main d'oeuvre.

© Álvaro Ibáñez/Wikimedia Commons
Amazon va-t-il vraiment équiper ses salariés de bracelets électroniques qui vibrent lorsqu’ils exécutent un mauvais geste ? Ce scénario, digne de 1984, pourrait bien voir le jour après les révélations de GeekWire. Le site a repéré un dépôt de brevet, signé en 2016 par Amazon et validé par le bureau des brevets américains en janvier 2018, concernant un bracelet électronique qui permet de "surveiller la réalisation des tâches assignées". Périodiquement, le bracelet peut envoyer des vibrations sur le poignet des salariés afin de réorienter leurs gestes.
Amazon dénonce "la spéculation autour de ce brevet"
Pour bien comprendre, il faut savoir que les salariés d’Amazon dans les entrepôts sont soumis à une forte pression. Ils reçoivent via leurs ordinateurs de poche des commandes pour lesquelles ils doivent aller chercher le plus rapidement possible les produits. Leur temps est précieux. C’est pour améliorer ces performances qu’Amazon pourrait avoir recours à ce bracelet, qui permettrait aux salariés de faire les bons gestes au bon moment.
Mais selon certains experts, il s’agit surtout pour Amazon de surveiller davantage ses salariés et d’en faire des "robots humains". Une analyse que le géant d’e-commerce n’a pas appréciée. À la suite des articles publiés sur le sujet, il a publié un communiqué dénonçant "la spéculation sur ce brevet". "Chaque jour, dans n’importe quelle entreprise dans le monde, les employés se servent de scanners à main pour faire l’inventaire et préparer des commandes. Placer ces équipements sur le poignet des employés leur permettrait d’avoir les mains libres et ne pas avoir les yeux rivés sur des écrans". Et de conclure : "Respirez tranquillement : Amazon n’utilisera pas de bracelets de sitôt pour suivre les pauses toilettes de ses employés".
Des conditions de travail misérables
Un argument qui ne devrait pas faire taire la polémique. Amazon est pointé du doigt depuis longtemps concernant les conditions de travail de ses employés. Une enquête publiée par le journal The Courrier révélait ainsi en décembre 2016 que les salariés écossais d’Amazon devaient dormir dans des tentes à proximité de l’entrepôt. En cause : leur salaire, trop bas pour assurer une location d’appartement, et leur rythme de travail trop soutenu. En Allemagne, plusieurs employés avaient même témoigné, pour Novethic, de conditions de travail misérables.
Marina Fabre @fabre_marina