Publié le 01 novembre 2018
SOCIAL
Amazon a breveté une cage pour ses salariés...afin d'assurer leur sécurité
Quand la cohabitation entre humains et robots devient difficile, le géant de l'e-commerce, Amazon, imagine de mettre ses manutentionnaires en cage afin d'assurer leur sécurité. Bien que le groupe ait tout de suite assuré qu'il n'utiliserait jamais cette solution, le fait que des ingénieurs aient planché dessus et aient été jusqu'à déposer un brevet interroge sur le futur du travail.

Crédits : United States Patent and Trademark Office (USPTO)
Amazon a breveté un concept de cage pour y enfermer ... ses salariés. Déposé le 8 mars 2016, il vient d'être rendu public par deux chercheurs spécialistes de l'Intelligence artificielle. "Dissimulé parmi les milliers de brevets détenus par Amazon accessibles au public, ce brevet américain illustre de façon extraordinaire l’aliénation des travailleurs, et marque un tournant décisif dans la relation entre les humains et les machines", écrivent les chercheurs Kate Crawford et Vlandan Joler, tous deux membres du laboratoire de recherche Share Lab. "Le travailleur devient une pièce d’un ballet mécanique, tenu droit dans une cage qui dicte et contraint son mouvement."
Cette cage a été conçue par les ingénieurs robotiques d’Amazon. Elle visait à protéger les manutentionnaires dans les entrepôts d’Amazon lorsqu’ils doivent s’aventurer dans des zones hautement automatisés.
"Mauvaise idée"
Face à la polémique déclenchée par cette information, Dave Clark, responsable des opérations d’Amazon, a tout de suite expliqué que le groupe ne comptait pas l'utiliser. "Parfois, même les mauvaises idées font l’objet d’un brevet", a-t-il précisé, évoquant une bien meilleure solution, à savoir "un petit gilet que les associés peuvent porter et qui empêche les unités robotisées à proximité d’eux de bouger".
Amazon n'en est pas à son premier bad buzz. Un autre brevet avait également été largement critiqué. Il s'agissait d'un bracelet connecté pour surveiller les employés et vérifier qu'ils sont bien actifs grâce au mouvement de leurs mains.
En 2013, le journaliste français Jean-Baptiste Malet décrivait ainsi les conditions de travail du géant de l'e-commerce comme "dignes du XIXe siècle". Début octobre, Libération publiait une enquête sur les coulisses des conditions de travail des chauffeurs-livreurs sous-traitants d'Amazon.
Concepcion Alvarez, @conce1