Publié le 24 juin 2020
POLITIQUE
Municipales 2020 : À Toulouse, la ville rose pourrait passer au vert avec la liste Archipel Citoyen
Des colistiers tirés au sort, d'autres départagés par un vote en ligne et une tête de liste désignée après un minutieux écrémage, c'est la méthode choisie par Archipel citoyen pour remporter la ville de Toulouse. La liste citoyenne, écologiste et sociale a créé une vraie surprise. Dans d'autres métropoles, comme Marseille, un scénario similaire est observé avec des alliances de la gauche et des Verts, auxquelles LR et LREM entendent faire barrage.

@Archipel Citoyen
À Toulouse, une liste citoyenne, écologiste et sociale composée de volontaires, de candidats plébiscités et de citoyens tirés au sort, est en bonne position pour remporter l’élection municipale, dont le second tour se tient ce dimanche 28 juin. Sous l’étendard "Archipel citoyen", elle rassemble toute la gauche, du Parti radical à la France Insoumise, en passant par le Parti communiste, le Parti socialiste ou Europe-Ecologie Les Verts. Ils font face au maire sortant Les Républicains, Jean-Luc Moudenc, soutenu par la majorité présidentielle.
"Nous n’avions jamais rassemblé aussi largement sur le spectre politique. C’est notre démarche avant tout citoyenne qui a permis de fédérer l'ensemble de ces partis et je suis très fier de conduire ce changement”, a lancé Antoine Maurice, tête de liste, lors d’une conférence de presse qui a réuni mardi 23 juin plusieurs ténors politiques à l’instar de Clémentine Autain, députée La France Insoumise, Benoît Hamon, candidat à l'élection présidentielle en 2017 ou encore Noël Mamère, ex-député Europe Écologie Les Verts.
Des colistiers tirés au sort au sein de la population
"Et si l’élu idéal c’était vous?". C’est avec cet appel, lancé à un millier de personnes tirées au sort, qu’Archipel citoyen a recruté une partie de ses colistiers. Pour le reste, ce sont les Toulousains qui se sont prononcées à travers un vote sur Internet sous le contrôle d'un comité de suivi constitué d'adhérents. Le parcours du combattant s’est poursuivi pour choisir la tête de liste. Après trois week-ends d’échanges et un système de vote par tour où les candidats étaient comparés les uns aux autres successivement, le nom du finaliste a encore dû être validé par les deux tiers des votants.
Comme à Toulouse, les Verts peuvent envisager l’emporter dans de nombreuses villes françaises, à Lille, Orléans, Tours, Besançon ou Montpellier. À Marseille, la candidate du Printemps marseillais, Michèle Rubirola, rejointe par le candidat EELV, a de fortes chances de renverser l’héritière de Jean-Claude Gaudin, Martine Vassal, empêtrée dans une affaire de fausses procurations. Une telle victoire mettrait fin à 25 ans de règne à droite.
Une vague verte face à des alliances LR-LREM
Mais si la crise a mis en avant les questions écologiques, elle a aussi laissé le temps à des alliances de se nouer entre la droite et LREM, constituant un véritable obstacle à la vague verte et heurtant l’aile gauche du parti présidentiel. À Bordeaux, "les deux adversaires d’hier (LR et LREM, ndr) sont devenus les meilleurs amis du monde", raille Pierre Hurmic, le candidat EELV. À Lyon, l'ancien socialiste et marcheur Gérard Collomb s’est quant à lui retiré au profit du candidat de la droite, soutenu par Laurent Wauquiez.
Des stratégies que dénonce Daniel Cohn-Bendit, ancien eurodéputé vert, désormais proche soutien d’Emmanuel Macron. "C'est bête, c'est inutile et c'est contre-productif" de la part de LREM "de construire un rempart anti-écolo, de marcher main dans la main avec la droite conservatrice et avec des ringards, comme Gérard Collomb, qui sont politiquement finis". Face à la polémique, le patron de LREM, Stanislas Guerini, s'est défendu d'un "pseudo front anti-écolo" et affirme au contraire que c'est "Europe Écologie Les Verts qui fait un front anti-la République en Marche".
Concepcion Alvarez, @conce1