Publié le 28 octobre 2020
POLITIQUE
Les députés votent le plan de relance du gouvernement, en pleine deuxième vague du Covid-19
Alors que les perspectives sanitaires et économiques ne cessent de s'assombrir, l'Assemblée nationale a voté dans la nuit de lundi 26 à mardi 27 octobre les milliards d'euros du plan de relance, censés permettre à la France de rebondir face à la récession. Mais les incertitudes croissantes laissent penser que ce ne sera pas assez pour envisager l’après-Covid-19.

@Bercy
Le texte du plan de relance de l’économie a été adopté à main levée par les élus de la République en marche et ceux des Républicains. Un vote solennel de l'ensemble du budget est prévu le 17 novembre, avant son examen au Sénat, puis une adoption définitive par le Parlement au plus tard le 18 décembre. Mais ce débat est phagocyté par la dégradation de la situation sanitaire. "On ne parle que crise sanitaire et pas plan de relance", déplore un député LREM.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a confirmé dans l'hémicycle une "croissance négative au quatrième trimestre 2020". Et "si de nouvelles mesures sanitaires devaient être prises dans les jours qui viennent, nous proposerons d'augmenter les crédits de soutien à notre économie", en "décembre", pour la "deuxième lecture" du projet de budget, a-t-il promis.
Bravo à tous les députés qui, au-delà de leur affiliation politique, ont voté la mission #Relance du #PLF2021 cette nuit. Un vote qui permettra à notre pays de renouer avec son activité économique d’avant-crise. Un vote au service des Français, des entreprises et des salariés. pic.twitter.com/BnzktLNIdT
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) October 27, 2020
22 milliards en 2021
Sur les 100 milliards d'euros annoncés de 2020 à 2022, 22 milliards de crédits seront débloqués en 2021, autour de trois piliers : "écologie", "compétitivité" et "cohésion des territoires". D'autres investissements figurent ailleurs, comme la revalorisation des carrières hospitalières, intégrée dans le budget de la Sécurité sociale, ou la baisse de 10 milliards des impôts de production des entreprises, votée en première partie de ce projet de loi de finances 2021.
"Le grand défi, c'est de déployer les crédits. (...) Et dès les six premiers mois", insiste le rapporteur du budget Laurent Saint-Martin (LREM). Les députés ont voté la mise en place d'un comité de suivi de l'exécution de ce budget relance. Bruno Le Maire a fixé "l'objectif de décaisser 10 milliards d'euros en 2020 et 42 milliards d'euros en 2021" pour dépenser "la moitié des fonds du plan de relance dans les 15 mois qui viennent".
Ce sont "des sommes tout à fait gigantesques", mais aussi "un outil de communication du gouvernement", a relevé, à droite, Éric Woerth (LR), co-rapporteur de cette mission budgétaire spécifique. "Plusieurs mesures n'ont aucun lien avec la relance", a-t-il regretté, citant des crédits pour le développement des "jardins partagés".
Sécuriser les approvisionnements critiques
Parmi les mesures phares, les nouveaux crédits accordés à la rénovation énergétique des bâtiments : près de 3 milliards d'euros en 2021, dont 1,6 milliard pour les bâtiments publics. En faveur des énergies propres, 205 millions d'euros de crédits sont fléchés en 2021 vers le développement de la "filière hydrogène vert", régulièrement mise en avant par le gouvernement.
Dans son volet compétitivité, le plan, marqué par la crise sanitaire et les difficultés d'approvisionnement en masques ou principes actifs de médicaments, insiste sur les "relocalisations". Avec 240 millions d'euros en 2021 pour "sécuriser des approvisionnements critiques" et 205 millions pour la relocalisation de projets industriels.
Pour le volet cohésion, toujours en 2021, 5 milliards d'euros visent la "sauvegarde de l'emploi" (chômage partiel, formation) et 4 milliards sont à destination des "jeunes", notamment pour leur entrée dans la vie professionnelle.
Ludovic Dupin avec AFP