Publié le 14 juin 2021
POLITIQUE
Le G7 promet d’agir pour le climat et les vaccins, tout en se plaçant en opposant à la Russie et à la Chine
Vaincre la pandémie de Covid-19, aider à vacciner les pays pauvres, sauver le climat, préserver la biodiversité, lutter contre les nouvelles routes de la soie chinoises ou les cyberattaques russes… Le programme du G7, qui s'est déroulé du 11 au 13 juin dernier, était chargé. Les grands dirigeants occidentaux assurent vouloir s’engager ensemble sur tous ces sujets.

@DougMills/Pool/AFP
Le premier sommet du G7, avec le nouveau Président américain Joe Biden, s'est terminé dimanche 13 juin. Il porte bien plus d’espoirs que ceux de ces dernières années, alors que le multilatéralisme dans le club des grandes puissances occidentales était au plus bas. Si des tensions ont pu apparaître entre les membres, ils se sont ensemble engagés à agir en alliés face aux grands maux du monde.
Joe Biden a salué un sommet "extraordinairement collaboratif et productif". Angela Merkel, la chancelière allemande dont c’était le dernier sommet a parlé d’un "nouvel élan". "Je sais que le monde comptait sur nous pour rejeter l'égoïsme et les approches nationalistes (…) J'espère que nous avons été à la hauteur", a même lancé le Premier ministre britannique Boris Johnson. Les dirigeants se sont engagés sur les vaccins, la prévention des pandémies, l’urgence climatique, les menaces russes et chinoises.
Lutte contre la pandémie de Covid-19
Le G7 a promis de distribuer "plus d'un milliard de doses" de vaccins contre le Covid-19 d'ici la fin de 2022, en fournissant directement 870 millions de doses et en finançant le reste. Cela portera l'engagement total du G7 depuis le début de la pandémie à deux milliards de doses. La France a, quant à elle, assuré qu'elle doublait sa promesse, la faisant passer à 60 millions de doses d'ici fin 2021.
Réchauffement climatique et destruction de la biodiversité
Les grandes puissances soutiennent l'idée d'une "révolution verte" créatrice d'emplois et permettant de limiter le réchauffement à 1,5 degré. Aussi, ils s'engagent à devenir neutres en carbone au plus tard en 2050 et à réduire de 50 % ses émissions de CO2 d'ici 2030, par rapport à 2010. Les pays du G7 se sont également accordés sur la fin des financements, d'ici 2021, de projets de charbon pour produire de l'électricité qui n'auraient pas recours à des technologies (captage et stockage de CO2). Le but étant de réduire leurs émissions. Sur la biodiversité, l'objectif est de préserver ou protéger au moins 30% des terres et des océans d'ici 2030.
Chine et Russie
Dans son communiqué final, le G7 a appelé Pékin à "respecter les droits humains" dans le Xinjiang, où vit la minorité ouïghoure, et à Hong Kong. Il a exhorté la Russie à cesser "ses activités déstabilisatrices" par son soutien notamment aux cyberattaques.
Pour contrer les "Nouvelles routes de la soie" chinoises, le G7 a lancé un vaste plan d'infrastructures dans le climat, la santé, le numérique et la lutte contre les inégalités afin d'aider les pays pauvres à se relever de la pandémie. Il sera "beaucoup plus équitable" que le chinois, a assuré Joe Biden. Emmanuel Macron a précisé toutefois que le G7 n'était "pas un club hostile à la Chine". Le rencontre du G20 en octobre prochain à Rome montrera si le G7 a un poids diplomatique et économique suffisant.
Ludovic Dupin avec AFP