Publié le 08 janvier 2021
POLITIQUE
Jean Castex annonce une accélération de la campagne vaccinale et vise une sortie crise à l’été
Un million de Français vaccinés d’ici la fin du mois de janvier. Tel est le nouvel objectif fixé par le Premier ministre Jean Castex. Après un début de campagne vaccinale critiqué pour sa lenteur, le nombre de citoyens éligibles à la vaccination va s’élargir au-delà des seuls Ehpad et soignants de plus de 50 ans. Pour le Premier ministre, la sortie de la crise épidémique est à envisager pour l’été prochain.

@LudovicMarin/Pool/AFP
Au cours des cinq derniers jours, 45 000 Français ont reçu le vaccin Pfizer-BionTech. Et il y en a eu au moins 25 000 de plus pour la seule journée du 7 janvier. L’accélération est franche par rapport aux premières heures hésitantes et (trop) prudentes de la campagne nationale. Mais il y a encore une grande pente à gravir pour atteindre un million de Français protégés d’ici la fin du mois de janvier, objectif répété à l’unisson par Jean Castex et Olivier Véran.
Avec l’engagement de cette trajectoire, "nous espérons sortir de la crise à l'échéance de l'été prochain", a déclaré Jean Castex qui "ne doute pas de notre succès collectif". Le gouvernement ne remet pas en cause le choix d’avoir priorisé dans un premier temps les populations fragiles en Ehpad, qui représentent 1 % de la population mais un tiers des décès. "Nous avons décidé d'avancer ce que nous appelons la phase 2 de notre stratégie vaccinale qui ne devait démarrer qu'en février", explique le chef du gouvernement.
Accélération et simplification
Trois annonces majeures ont été dévoilées en ce sens. D’une part, les personnes âgées de plus de 75 ans pourront se faire vacciner dès le 18 janvier dans l’un des 300 sites de vaccinations installés en France, et qui seront 600 fin janvier. D’autre part, la France, qui reçoit 560 000 doses par semaine, va allonger le temps pour le rappel vaccinal de trois à six semaines. Plusieurs pays ont déjà fait ce choix. Enfin, le recueil des consentements, qui a été réalisé avec beaucoup de prudence auprès des personnes dépendantes, sera simplifié et accéléré pour le reste de la population.
"La vaccination est devenue la priorité numéro 1 de l'action du gouvernement", a assuré le Premier ministre qui tape du poing sur la table, visiblement très agacé par les multiples critiques venues en particulier du monde politique. "On ne peut pas, alors que le match vient de commencer et qu’il durera plusieurs mois, prétendre dès les premières minutes, que dis-je, dès les premières secondes, qu’il est déjà perdu ! On va y arriver calmement, mais sûrement !", martèle-t-il.
Des variants inquiétants
Nous devons retrouver une dynamique de baisse : c’est la condition pour reprendre le contrôle de l’épidémie de #COVID19.
Toutes les activités, tous les établissements, tous les équipements qui sont aujourd’hui fermés, le resteront encore jusqu’à la fin de ce mois.— Jean Castex (@JeanCASTEX) January 7, 2021
L’espoir vaccinal ne met malheureusement pas fin aux actions de ralentissement de l’épidémie, qui grève l’économie. Ainsi comme attendu, ni les restaurants, ni les bars, ni les équipements sportifs, ni les salles de spectacle ne rouvriront leurs portes le 20 janvier. Il faudra attendre "a minima" début ou mi-février. De plus, le couvre-feu à 20h en général et à 18h dans 15 départements de l’Est est maintenu. Dans les jours qui viennent, 10 autres départements devront être concernés par l’horaire avancé.
"La deuxième vague est toujours là", prévient Jean Castex. Ainsi, "il n'est pas question que nous baissions la garde dans les semaines à venir", a prévenu le Premier ministre. Précaution d’autant plus importante que deux nouveaux variants du virus sont apparus en Angleterre et en Afrique du Sud. Le premier serait 40 à 50 % plus contagieux que le virus originel. Quant au second, il commence à peine à être étudié mais une crainte pèse sur une efficacité réduite des vaccins actuels contre cette forme.
Ludovic Dupin @LudovicDupin