Publié le 08 juin 2021
POLITIQUE
[Édito] Régionales 2021 : la campagne qu’on aurait dû avoir
Dans quelques jours, les Français vont être appelés aux urnes pour décider des nouveaux Présidents de Régions pour les six années à venir. L’occasion de parler des grandes transformations de nos modèles économiques, énergétiques et sociaux, alors que les territoires sont au cœur de ces politiques. Mais, le débat est axé entièrement sur la sécurité.

@NicolasGuyonnet/HansLucas/AFP
À deux semaines du premier tour des élections régionales, il faut rappeler que les transports, les lycées, la formation professionnelle, l’aménagement du territoire, la gestion des fonds européens et le développement économique sont les compétences exclusives des Régions. Il serait donc cohérent que les candidats s’enflamment et que les médias les bombardent de questions sur les modes de transport et d’énergie qu’ils veulent promouvoir, sur la rénovation thermique des bâtiments scolaires ou sur l’utilisation des fonds européens dont la France est peu utilisatrice.
Ces derniers peuvent servir à financer le développement de l'Economie Circulaire et toutes sortes de projets durables. La Banque des Territoires, du Groupe Caisse des Dépôts (dont Novethic est une filiale), veut justement faciliter l'utilisation de ces fonds. Il s’agit de mettre à disposition des territoires 1 milliard d’euros. Ils sont clefs dans le développement régional et pourtant absents de la campagne.
Un espace médiatique saturé
Parler de tous ces thèmes permettrait de proposer aux électeurs de choisir entre des projets susceptibles de déclencher leur adhésion. Au contraire, la campagne des Régionales a saturé l’espace médiatique et politique de faits divers, de sentiment d’insécurité, de discours haineux dont on semble s’étonner qu’ils libèrent les discours racistes en tous genres.
Pourquoi la question de l’insécurité est-elle omniprésente aujourd’hui dans les discours politiques ? Tentative de réponse hier soir dans ma chronique chez @Qofficiel https://t.co/SfUNBx3FB0
— Antoine Bristielle (@A_Bristielle) June 4, 2021
La campagne du Rassemblement National a été menée par ses adversaires sans que la notion de sécurité soit même interrogée. Tous les Français veulent probablement autant de sécurité économique, sociale et environnementale que d’une sécurité liée à la présence policière et aux outils de surveillance. La tonalité actuelle des débats mène à priori, à en croire l’expérience passée, à une impasse : une abstention massive qui bénéficie aux extrêmes. Faut-il ajouter à la crise sanitaire, économique et sociale, une crise politique ?
Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT, Directrice générale de Novethic