Publié le 13 mars 2020
POLITIQUE
Coronavirus : les mesures économiques "coûteront des dizaines de milliards" à la France
Alors que des millions d'élèves vivaient vendredi leur dernier jour d'école avant des vacances forcées, le gouvernement a prévenu que les mesures de soutien pour faire face à la crise économique due au coronavirus coûteraient "des dizaines de milliards d'euros". Ce sont les mesures de chômage partiel qui coûteront le plus cher.

@Bercy
L’allocution télévisée du Président de la République du 12 mars a été regardée par 22 millions de Français. Emmanuel Macron veut sonner la "mobilisation générale" sanitaire et économique. Il a annoncé de nombreuses mesures comme la fermeture des institutions scolaires et un recours simplifié au chômage partiel pour sauver les entreprises. Actuellement, plus de 5 000 d’entre elles ont demandé à bénéficier de cette mesure pour un total de 80 000 salariés et un coût de 242 millions d'euros, selon le gouvernement.
Mais on est encore loin de la somme finale. Au total, les mesures annoncées par le gouvernement français pour faire face à la crise économique provoquée par le coronavirus "coûteront des dizaines de milliards d'euros", a prévenu pour sa part le ministre des Finances, Bruno Le Maire, promettant de faire "tout ce qui est nécessaire et même plus".
J’invite toutes les collectivités locales, les grandes entreprises, toutes les banques à participer au fonds de solidarité qui a vocation à soutenir les plus petites entreprises faisant face au #coronavirus. J’appelle à la solidarité nationale pour notre économie. #BourdinDirect pic.twitter.com/7maj7aZHBW
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) March 13, 2020
Mauvaise décision de Donald Trump
"Ce sera probablement le dispositif le plus coûteux pour l'État, mais aussi le plus efficace", car il permet aux entreprises de ne pas licencier et de disposer de l'ensemble de ses capacités de production dès que la reprise économique se fera sentir, a-t-il expliqué. Il a ajouté que les entreprises pourraient reporter les charges et les impôts dus au 15 mars : "Tant que la crise durera, il y aura report", a-t-il souligné.
Interrogé sur les mesures annoncées par le président Donald Trump de fermer les frontières américaines aux voyageurs provenant d'Europe pour lutter contre le coronavirus, le ministre français a "regretté" cette décision qui n'était "pas coordonnée avec les alliés et qui provoque une panique sur les marchés".
"C'est une aberration sanitaire et c'est dommage parce qu'une aberration sanitaire provoque des aberrations politiques et provoque du chaos économique", a-t-il affirmé, précisant qu'il exprimerait sa position à son homologue américain Steven Mnuchin lors d'un entretien téléphonique. "Le message que reçoivent parfaitement tous les acteurs économiques c'est qu'il n'y a plus de coordination entre l'Europe et les États-Unis quand il s'agit de décisions stratégiques", a-t-il déploré. "Et c'est regrettable pour nous tous".
Ludovic Dupin avec AFP