Publié le 01 juin 2018
NUMÉRIQUE
Coupe du monde de Football 2018 : BeIN, victime d’un vaste piratage en Arabie Saoudite
Depuis plusieurs mois, des décodeurs illégaux permettent de capter un signal pirate de BeIN. À quelques jours de la coupe du monde de football, la chaîne Qatari demande l’aide de la Fifa (Fédération internationale de football) contre le groupe saoudien Arabsat soupçonné de financer ce signal illégal.

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Le groupe Qatari beIN Media a indiqué lundi 28 mai à l'AFP avoir demandé à la Fifa de prendre des mesures juridiques fortes pour mettre fin au "piratage" d'Arabsat, opérateur majoritairement saoudien. Un nouvel épisode dans la crise entre Doha et Ryad.
De vives tensions opposent les deux pays arabes, qui n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis bientôt un an. Celles-ci s’expriment aujourd’hui à travers la prochaine Coupe du monde de football en Russie (14 juin-15 juillet). BeIN, chaîne basée à Doha, détient les droits particulièrement onéreux de retransmission de l’événement le plus regardé de la planète.
BeIN est seul diffuseur à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de la totalité des 64 matches du Mondial. Or, un réseau pirate, connu sous le nom de "beoutQ" - qui détourne en la ridiculisant la marque "beIN" -, utilise un signal d'Arabsat pour retransmettre illégalement des programmes du groupe qatari. Ce phénomène a débuté en octobre 2017 et a pris de l'ampleur à travers toute la péninsule arabe et le Maghreb.
Piratage "lourdement financé"
Des retransmissions illégales de "beoutQ" sont apparues au Maroc, en Jordanie, en Syrie, et il est probable qu'elles se propagent à l'Asie et au sud de l'Europe, ajoute le groupe qatari en s'inquiétant que ce piratage aille au-delà du sport et qu'il affecte d'autres programmes, y compris des séries TV et des films.
Il s'agit d'une "opération complète de piratage" lourdement financée, a accusé un autre directeur de beIN, Tom Keaveny. "Nous avons demandé à la Fifa (Fédération internationale de football) d'entreprendre une action légale directe contre Arabsat et les indications dont nous disposons montrent qu'ils sont derrière cela (le piratage)", a déclaré lundi à l'AFP Sophie Jordan, directrice juridique du groupe beIN Media.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, la Fifa a déclaré "prendre les violations de sa propriété intellectuelle très au sérieux" et "combattre" les infractions, y compris "le streaming illégal et les retransmissions sans autorisation". L'instance suprême du football mondial "travaille avec différents partenaires pour minimiser" l'impact des violations dont elle fait l'objet au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ajoute le texte.
Selon le groupe, la pratique dénoncée auprès de la Fifa et d'autres instances constitue un "précédent dangereux". D'un côté, affirme le groupe qatari, des policiers en Arabie saoudite confisquent des décodeurs beIN dans des hôtels et des restaurants avant la Coupe du monde.
La Rédaction avec AFP