Publié le 13 août 2018
NUMÉRIQUE
Bpifrance veut soutenir les ICO, les levées de fonds en cryptomonnaies
Les levées de fonds en cryptomonnaies, appelées ICO (Initial Coin Offering), connaissent un succès grandissant en France. Pour accompagner cet essor, la banque publique Bpifrance veut élaborer sa doctrine d’intervention d’ici la fin de l’année, pour être prête quand la nouvelle réglementation, prévue par la loi Pacte, sera adoptée.

@JirapongManustrong
Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, l’a dit et répété : il veut faire de la France, le premier grand centre financier à proposer un cadre pour les ICO (Initial Coin Offering), ces levées de fonds en cryptomonnaies.
D’ici la fin de l’année, le gouvernement doit ainsi proposer, via la loi Pacte un cadre législatif qui permettra aux entreprises initiant une ICO de "démontrer leur sérieux aux investisseurs potentiels", avait expliqué le ministre. Pour les ICO qui répondront à ces critères, un visa sera délivré par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Mais face à la montée en puissance de ces nouvelles levées de fonds – dans son baromètre publié en juillet la banque d’investissement Avotlta Partners en dénombre 16 en France depuis 2014 mais 35 en cours – et les nombreux questionnements des startups ou fonds de capital-risques, Bpifrance a annoncé travailler sur sa doctrine d’intervention. Objectif : établir sa feuille de route d'ici la fin de l'année.
De la place pour un acteur public comme Bpifrance
"Pour la banque publique, il s’agirait de jouer le même rôle de place qu’elle tient dans les levées de fonds traditionnelles afin d’engager des tours de tables, de les compléter, de les structurer, etc.", précisent Les Échos.
Dans une interview donnée au quotidien économique, le directeur des études et de la prospective chez Bpifrance explique : "Dans les trois ans qui viennent, les ICO vont devenir un élément banal et, compte tenu de leur caractère risqué, on va se retrouver dans des situations que l’on connaît bien : de nouvelles failles de marché vont apparaître. Il y aura donc de la place pour un acteur public comme Bpifrance".
Les ICO restent en effet un marché encore très risqué, soumis à la très forte volatilité des cryptomonnaies et encore très sujets aux arnaques. Pour autant, de nombreux experts économiques et financiers y voient un potentiel important de financement des entreprises de l’économie numérique, d’innovation et de développement de nouveaux business models.
Selon le site de référence Coinschedule, depuis janvier 2018 dans le monde, plus de 400 ICO auraient permis de lever 10 milliards de dollars (8,5 milliards d'euros) dans le monde. Certaines d’entre elles, comme celle de la messagerie Telegram, ont atteint plus d’1,7 milliard de dollars ! Et selon plusieurs observateurs, des entreprises du CAC 40 seraient prêtes à se lancer…
Béatrice Héraud @beatriceheraud