Publié le 19 mai 2018
NUMÉRIQUE
Le bitcoin et les autres cryptomonnaies ont provoqué 9 millions d’euros de pertes depuis début 2018, alerte l’AMF
Selon l'Autorité des marchés financiers (AMF), depuis janvier 2018, les pertes liées aux actifs virtuels comme le bitcoin se sont accélérées. 700 réclamations ont été faites auprès de l’Autorité pour pertes moyennes de 50 000 euros. L’AMF espère cependant que les réglementations européennes et françaises vont offrir un cadre plus sûr pour les Français.

DR
"Plus de 9 millions d'euros de pertes" liées aux crypto-actifs, tel le bitcoin, ont été recensées en France depuis début 2018 par les services dédiés aux épargnants de l'Autorité des marchés financiers (AMF), a déploré jeudi son président Robert Ophèle. Qualifiés à tort selon l'AMF de monnaies virtuelles, les crypto-actifs (bitcoin, Ethereum, Ripple...) sont des actifs virtuels très spéculatifs, stockés sur un support électronique et dont le fonctionnement s'appuie sur un réseau sans intermédiaire.
"2017 a permis de récolter les premiers fruits du nouveau cadre réglementaire introduit par la loi Sapin 2" comme l'interdiction de la publicité pour les produits financiers les plus dangereux, a-t-il relevé en présentant à la presse le rapport annuel pour 2017 du gendarme des marchés. "Mais c'est un terrain sur lequel les offres se renouvellent sans cesse" et au cours des quatre premiers mois de l'année, "sur les plus de 4 000 demandes traitées par notre centre Epargne Info-services, 700 ont concerné les crypto-actifs avec près de 250 réclamations ou signalements faisant état de plus de 9 millions d'euros de pertes", a-t-il ajouté.
Tout le monde est touché
"Les demandes liées aux crypto-actifs sont en augmentation avec en moyenne des pertes de 50 000 euros", a détaillé Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants. Et selon elle, "tout le monde est touché", du retraité avec 900 euros mensuels qui a perdu 24 000 euros au couple aisé qui a vu disparaître une grande part de ses économies.
Le patron de l'AMF s'est réjoui des nouveaux pouvoirs introduits par la réglementation européenne MIFID 2 (Markets in Financial Instruments Directive). Celle-ci permet en effet d'"interdire de façon temporaire la commercialisation de produits financiers dangereux", a-t-il précisé.
Nabilla et l'Athlético
"Mais ces placements toxiques sont en perpétuelle évolution", a-t-il poursuivi, en évoquant la publicité pour un sponsor chypriote de trading en ligne sur les maillots des joueurs de football de l'équipe espagnol de l'Atlético lors de la finale de l'Europa League les opposant à l'Olympique de Marseille et retransmise sur une chaîne française. Le CSA a signifié à M6, qui diffusait mercredi soir avec beIN le match, que cette société sponsor de l'Atlético Madrid posait problème car "commercialisant des contrats financiers interdits de publicité en France".
En janvier dernier, l'AMF avait déjà interpellé Nabilla sur Twitter alors que celle-ci faisait la promotion de plateforme de trading pour des bitcoins. Alors qu'elle assurait des gains importants sans risque, l'autorité lui a répondu sur Twitter : "Nabilla, Le Bitcoin c'est très risqué ! On peut perdre toute sa mise. Pas de placement miracle. Restez à l'écart (...) Le Bitcoin est un investissement risqué. Nous vous invitons à la plus grande vigilance".
Ludovic Dupin avec AFP