Publié le 30 octobre 2018
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[Infographie] 60 % des populations d’animaux sauvages sur Terre ont disparu en 40 ans
Les alertes n’en finissent plus de se succéder. Après le secrétaire général de l’ONU et les experts du Giec, le WWF révèle mardi 30 octobre son rapport Planète vivante, panorama de la biodiversité mondiale. Et encore une fois, l’ONG s’inquiète de la disparition de millions d’espèces en raison de la pression toujours plus forte des activités humaines sur la nature.

@WWF - Edwin Giesbers
Une nouvelle fois, le WWF tire la sonnette d’alarme sur l’état de notre planète. Dans son rapport Planète Vivante 2018, réalisée tous les deux ans, l’ONG a calculé qu’en 40 ans, 60 % des populations d’animaux sauvages sur Terre ont disparu : poissons, mammifères, oiseaux, amphibiens et reptiles.
"Les espèces n’ont jamais décliné à un rythme si rapide, qui est aujourd’hui cent à mille fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques", indiquent les experts. En cause, les activités humaines. Agriculture intensive, dégradation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique pèsent aujourd’hui sur la biodiversité en contribuant à la perte et à la dégradation des habitats naturels et à la surexploitation des ressources.
Seules 10 % des terres préservées en 2050
"Nous sommes face à une grande accélération de la pression exercée par l’Homme sur les écosystèmes : la demande en ressources naturelles tout comme en énergie explose. L’empreinte écologique mondiale, qui mesure l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles, a doublé en un demi-siècle", alertent encore les auteurs du rapport.
À ce jour, seulement un quart des terres ont échappé aux activités humaines. Un chiffre qui devrait chuter à 10 % en 2050 si l’on ne change rien. Mais en s’attaquant au capital naturel de la planète, c’est l’humanité elle-même qui se met en danger, prévient l’ONG. "Si l’on devait payer pour de l'air frais, de l’eau potable, pour l’alimentation, le montant serait estimé à 125 000 milliards de dollars par an, soit une fois et demi le PIB mondial", a calculé le WWF.
New Deal pour la nature
“Nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis, car notre modèle de développement est fondé sur ce capital naturel gratuit. Il est donc indispensable de reprendre le contrôle sur cette accélération de la disparition de la nature. Pour cela, nous devons faire de la biodiversité une priorité internationale et parvenir en 2020 à un New Deal pour la nature", appelle Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
La France accueillera au printemps prochain la septième session du groupe d'experts mondial sur la biodiversité, du 29 avril au 4 mai 2019, ainsi que le congrès mondial de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) à Marseille en 2020. Cette même année, la Chine accueillera la COP15 de la biodiversité, l’équivalent de la COP21 pour le climat.
Concepcion Alvarez, @conce1