Publié le 23 janvier 2018
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[Infographie] Les entreprises françaises sont les leaders de l’intégration du risque climat dans leurs rapports annuels
Dans le monde, seul un quart des grands groupes intègre les risques liés au changement climatique dans leurs rapports annuels. Dans ce domaine, les entreprises françaises sont au-dessus du lot. 90 % des 20 entreprises françaises du G250 (les 250 plus grandes entreprises mondiales) les font apparaître, selon une étude de KPMG.

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Dans le monde, 72 % des entreprises à moyenne et forte capitalisation n’intègrent pas les risques engendrés par le changement climatique dans leurs rapports financiers annuels. Parmi celles qui le font, seules 4 % fournissent aux investisseurs une analyse de l’activité commerciale qui pourrait être impactée. C’est le constat que livre KPMG dans son étude "Corporate Responsibility Reporting 2017".
90 % des entreprises françaises
Malgré les alertes répétées et l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris l’an dernier, il n’existe que cinq pays dans le monde où la majorité des grandes entreprises reconnaissent l'utilité de considérer le changement climatique comme risque financier dans leurs rapports annuels. On retrouve Taïwan, la France, l’Afrique du Sud, les États-Unis et le Canada. Autant de pays où les autorités ont mis en place des mesures incitatives ou des réglementations contraignantes sur ces sujets.
Les entreprises françaises font figure d’exemple. Au sein du G250, soit le classement des 250 plus grosses entreprises mondiales établi par Forbes, 90 % des 20 sociétés françaises font apparaître les risques induits par le changement climatique dans leurs rapports annuels. Un score qui s’explique par les obligations liées à la loi de transition énergétique et sur le reporting extra-financier. Pour autant, seules six entreprises informent leurs investisseurs du potentiel impact du changement climatique sur leurs résultats financiers à travers des scénarii de modélisation ou des calculs précis.
Le commerce plus conscient du lien entre risque climatique et risque financier
Quant aux secteurs prenant en compte le risque climat comme un risque financier, si l'on prend le classement du G250, on note que le secteur du commerce est en tête suivi par le pétrole et le gaz. Selon KPMG, si plus du 2/3 du secteur du commerce s'intéresse de près à la question, c'est que celui-ci a compris l'impact que pouvait avoir le changement climatique sur ses chaînes d'approvisionnement de plus en plus complexes et mondialisées (ex: arrêt de la production suite à des inondations). En revanche, le secteur financier, qui demande pourtant de plus en plus de comptes aux entreprises, notamment du secteur pétrolier et gazier, sur ces questions, est en bas de classement.
Dans les prochaines années, la dynamique du reporting intégré, qui mêle les indicateurs financiers et extra-financiers d'une entreprise au sein d'un même document, devrait permettre de renforcer la prise en compte du risque climat dans les rapports au niveau mondial. De même que l'influence de la TCFD, le groupe de travail du G20 sur la transparence des risques financiers liés au climat.
Béatrice Héraud @beatriceheraud