Publié le 04 juin 2022
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
Déforestation, pollution, émissions carbone : découvrez comment le tabac empoisonne la planète en une infographie
On le sait, le tabac nuit gravement à la santé. Avec plus de 75 000 morts chaque année en France, il représente la première cause de décès évitables. Mais les dégâts ne s’arrêtent pas là : le secteur est également extrêmement nocif pour la planète. C’est d’ailleurs le sujet du dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le 29 mai, à l’occasion de la journée mondiale sans tabac.

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Culture des plants, fabrication des produits, distribution, consommation, gestion des déchets… Les impacts environnementaux de l’industrie du tabac dans son ensemble sont considérables et parfois insoupçonnés. D’après le dernier rapport de l’OMS, la culture du tabac est particulièrement énergivore et nécessite beaucoup d’eau, d’engrais et de pesticides. Elle joue également un rôle dans la déforestation, le secteur exploitant 200 000 hectares de terres chaque année dans le monde.
La production est par ailleurs concentrée à 90% dans des pays en voie de développement, faisant peser une lourde charge environnementale sur des territoires n’ayant pas nécessairement les moyens d’y répondre. "Quand vous fumez une cigarette, vous brûlez littéralement des ressources là où elles sont déjà rares, des ressources dont notre propre existence dépend" explique Ruediger Krech, le directeur de l’OMS pour la Promotion de la santé.
Une montagne de déchets toxiques
La gestion des déchets constitue un autre enjeu majeur du secteur. Outre les 2 millions de tonnes d’emballages jetés chaque année, plus de 4 milliards de mégots de cigarettes se retrouvent dans nos cendriers et bien souvent dans nos océans. Composés de substances toxiques et de métaux lourds, ils représentent un risque pour la planète, en particulier pour les écosystèmes marins.
A cela s’ajoute les déchets électroniques issus des produits dérivés récemment développés par le secteur, comme les e-cigarettes ou les produits de tabac "chauffé". Batteries, puces électroniques, chargeurs… dans son rapport, l’OMS souligne le manque de recul sur les impacts environnementaux de la production et du traitement de ces "substituts", fabriqués à partir de matériaux non biodégradables et non recyclables.
Une charge à laquelle tentent d’échapper les fabricants en reportant sur les autorités et communautés locales le coût de la gestion des déchets. Pour les responsabiliser, la France a décidé en 2021 d’appliquer le principe de "pollueur-payeur" aux entreprises du secteur, dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. Elles doivent ainsi verser une contribution financière permettant aux collectivités de financer des campagnes de collecte, de sensibilisation ou encore de nettoyage. L’OMS estime à 100 millions d’euros par an le coût de traitement des mégots de cigarettes en France.
Florine Morestin