Publié le 05 février 2019
FINANCE DURABLE
Une quarantaine d’économistes se mobilisent pour la recherche en finance durable
Des chercheurs spécialisés en finance durable s’organisent pour muscler la recherche académique. Ils veulent sensibiliser les pouvoirs publics et l’industrie financière à l’importance d’une recherche française de qualité dans ce domaine.

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Le monde de la recherche académique a aussi son rôle à jouer pour verdir la finance. C’est le message qu’une quarantaine d’économistes ont voulu faire passer dans une tribune publiée dans le journal Le Monde le 29 janvier.
Ces économistes issus des universités françaises, et réunis au sein du programme de recherche interdisciplinaire Finance soutenable de l’Institut Louis Bachelier, partent du constat du manque d’informations fiables pour orienter l’industrie financière vers une finance plus durable. "Les nouveaux risques sont pris en compte au rythme des crises successives qui envoient notre économie dans le mur", s’alarment les scientifiques dans la tribune.
Un sujet pressant
Le sujet est d’autant plus pressant que le gouvernement veut faire de Paris l’une des principales places de la finance verte. "Il est difficile de renforcer le leadership français sur la finance verte s’il n’y a pas à la base un socle académique solide", rappelle Stéphane Voisin, l’un des signataires de la tribune et le responsable du programme interdisciplinaire de l’institut Louis Bachelier.
Les auteurs espèrent à la fois rappeler aux pouvoirs publics l'importance de développer le financement de la recherche académique en finance verte, et inciter l’industrie financière et les entreprises à travailler davantage avec les chercheurs. "Il faut renouer avec les aller-retours entre les scientifiques et la finance pour trouver des solutions fiables", insiste Stéphane Voisin.
Créer une base de données vertes
Les chercheurs spécialisés en finance durable commencent cependant à s’organiser. Les différentes institutions signataires (Collège de France, Ensae, institut Louis Bachelier, etc.) sont en train de créer un "green data lab", sorte de banque de données vertes exploitable par les chercheurs. Les données doivent pour cela être qualifiées, pour déterminer à quel point elles sont vertes ou non, pour pouvoir ensuite nourrir des modèles prédictifs.
Les chercheurs se sont regroupés pour le moment en trois groupes de travail : sur les données, les risques et scénarios, et la mesure de l’impact de la finance verte. Ils veulent mieux coordonner les travaux de recherche entre les différentes instituions et identifier ensemble les enjeux prioritaires. Mais ces groupes de travail sont ouverts. D’autres scientifiques peuvent encore se manifester.
Arnaud Dumas @ADumas5