Publié le 18 janvier 2021
FINANCE DURABLE
Face à la demande des consommateurs, les néobanques vertes vont se multiplier en 2021
Les Français veulent rendre leur argent utile et donner du sens à leur épargne. De jeunes entrepreneurs se sont emparés de cette tendance pour créer de nouvelles banques en ligne affichant de belles promesses vertes. En 2021, Helios, OnlyOne et Green-Got devraient lancer leurs offres de compte bancaire avec carte de paiement, assorties de produits permettant de verdir ses dépenses.

@CCO
[Mise à jour du 18 janvier 2021] Des banques d’un nouveau genre vont voir le jour en 2021. Trois banques digitales vertes, OnlyOne, Green-Got et Helios, vont proposer leurs services sur le marché français dans les prochains mois, affichant la promesse d’une activité respectueuse de l’environnement et du climat. Ces néobanques se positionnent au carrefour de deux tendances, celle de la croissance des banques en ligne telle N26 ou encore le Compte Nickel, et celle des banques responsables, incarnée par la Nef en France.
"Dépolluons la banque" pour Hélios, "Le compte à impact positif" pour OnlyOne, "Changez de banque pour changer le monde" pour Green-Got, les néobanques surfent sur la volonté de plus en plus présente des Français de donner du sens à leur argent. Selon le sondage de septembre 2020 par Ipsos et le Forum pour l’investissement responsable (FIR), 63 % des Français s’intéressent aux impacts environnementaux et sociaux de leurs placements, en nette augmentation par rapport à 2017 (48 %).
"Les particuliers se posent des questions sur ce qui est fait de leur argent et c’est à nous, néobanques, de montrer les solutions", explique Kamel Nait-Outaleb, le fondateur d’OnlyOne qui devrait être officiellement lancée en février 2021. Ces jeunes pousses vont proposer pour commencer un simple compte de dépôt avec carte de paiement, accessible via une application sur smartphone. Elles utilisent pour cela un partenaire disposant d’une licence bancaire pour accueillir les dépôts sur les comptes, comme Treezor (filiale de la Société Générale) pour OnlyOne, ou Solaris Bank pour Helios. Les dépôts se trouvent donc séparés des comptes de ces néobanques, qui ne placent pas elles-mêmes cet argent. Difficile dans ces cas-là de savoir où il sera véritablement investi. Pour y remédier, Helios travaille avec un prestataire allemand, Solaris Bank. Celui-ci isolera les dépôts des clients d’Helios dans ses comptes et une fraction de ces dépôts sera investie dans des obligations favorisant la transition.
Des solutions pour verdir les dépôts
Elles ont cependant imaginé d’autres solutions pour verdir l’argent déposé par leurs futurs clients. Green-Got a mis en place un partenariat avec Suravenir, filiale du Crédit Mutuel Arkea, pour proposer un compte d’épargne en assurance-vie 100 % dédié à la transition. OnlyOne prévoit quant à elle de reverser 1 euro par client et par mois, sur l’abonnement mensuel, pour financer des projets liés à la lutte contre la malnutrition et la déforestation. Elle propose également un service permettant de calculer l’empreinte carbone de ses dépenses, à la manière de ce que la société Greenly fait pour les clients de BNP Paribas, et suggère des moyens de consommer de manière plus durable.
Ces cartes de paiement seront facturées six euros par mois, tant chez Helios que chez OnlyOne. "Si on veut avoir de l’impact et être éthique, on ne peut pas être gratuit", assène Kamel Nait-Outaleb, fondateur d’OnlyOne. Les néobanques vertes ambitionnent cependant d’ajouter de nouvelles offres d’épargne, voire d’assurance à l’avenir.
OnlyOne oeuvre déjà à des partenariats avec d’autres fintechs, pour permettre à ses clients de placer eux-mêmes leur argent dans des solutions vertes. Elle prévoit ainsi de travailler avec Ecotree, la start-up proposant d’investir dans les forêts françaises. Mais aussi avec Goodvest, une jeune pousse qui propose des produits financiers labellisés ISR, ou encore avec Wedogood, un site de financement participatif qui met les épargnants en relation avec des porteurs de projet en démarrage.
La plupart des services proposés par ces néobanques existent déjà, soit dans les banques traditionnelles, soit auprès d’autres fintech. Mais en les agrégeant et en affichant leur volonté de ne pas contribuer à une économie carbonée, tout en affichant leur différence par rapport aux banques traditionnelles, elles répondent sans doute à un nouveau besoin d’une partie des consommateurs français.
Arnaud Dumas, @ADumas5