Publié le 04 juillet 2018
FINANCE DURABLE
Les investisseurs de Climate 100+ mettent sous surveillance 61 nouvelles entreprises dont Air France, Saint Gobain et Renault
Une soixantaine d'entreprises ont vu leur nom ajouté à une liste des sociétés les plus émettrices de gaz à effet de serre de la planète. Elle est établie par près de 300 investisseurs de l’initiative Climate 100+. Cette dernière a pour but d’accompagner les plus grandes entreprises mondiales à se tourner vers un monde moins carboné.

@Climate100+
L’initiative "Climate Action 100+", lancée en décembre dernier à l'occasion du One Planet Summit à Paris, a été créée par 225 investisseurs, dont HSBC, Calpers (le plus gros fonds de pension public américain), ou la Caisse des Dépôts (dont Novethic est une filiale) et rejointe depuis par une soixantaine d'autres. Ensemble, ils représentent 26 300 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Leur but est de s'assurer que les entreprises adaptent leur modèle à la lutte contre le réchauffement climatique.
Un peu plus de six mois après sa création, la liste de 100 entreprises vient de gagner 61 nouveaux noms. On peut y trouver des compagnies aériennes (Qantas, American Airlines, Delta), des sidérurgistes (China Steel), des spécialistes de l’agroalimentaire (Coca-Cola). Des grands noms de l’économie française ont été ajoutés : Air France, Saint Gobain, Danone, Air Liquide, PSA, Renault.
Parmi les cent premières sociétés visées, figuraient des grands groupes pétroliers et gaziers (BP, Chevron, Coal India, etc.), des acteurs du secteur des transports (Airbus, Ford, Volkswagen) et des groupes miniers et sidérurgiques (ArcelorMittal, BHP Billiton, Glencore).
Protéger les actifs
Ces entreprises "ont des opportunités significatives pour mener la transition énergétique et aider à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris" de 2015, ou "peuvent être exposées à des risques financiers liés au climat", explique un communiqué de Climate Action 100+. "Les investisseurs reconnaissent que le changement climatique est un risque matériel, mais ils comprennent également que les solutions à ces risques offrent des opportunités de protéger à long terme leur portefeuille d’actif", explique Laetitia Tankwe, Conseillère du Président de l'Ircantec.
L'objectif de cette initiative est de suivre pendant cinq ans les entreprises inscrites sur cette liste. Si elles font des progrès suffisants, elles pourront en être retirées. Déjà, en seulement six mois, un certain nombre d'entre elles "ont déjà commencé à faire des progrès", se réjouit les membres de Climate 100+.
Ainsi 18 % des entreprises suivies supportent officiellement ou implémentent les recommandations de la Task force on climate-related financial disclosures (TCFD), qui proposent des règles strictes sur le reporting climat auprès des investisseurs. De plus, 22 % des sociétés s’engagent sur le programme des Science base targets (SBT), une initiative portée entre autres par le Global Compact, qui propose de faire valider les objectifs de réduction des émissions de CO2 des entreprises par un comité scientifiques indépendant.
Ludovic Dupin avec AFP