Priya Mathur, présidente du conseil d’administration du système de retraite des employés publics californiens (CalPERS), a été écartée du conseil d’administration du fonds en faveur d’un candidat qui a présenté sa candidature sur un programme anti-ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).

Priya Mathur était administratrice du fonds depuis 15 ans et en avait pris la présidence en janvier 2018. Elle siège également au conseil d'administration des Principes pour l'investissement responsable (PRI).

Campagne anti-ESG

Elle a été écartée par les salariés, qui lui ont préféré l'officier de police Jason Perez, vainqueur des élections. Le CalPERS a déclaré que ce dernier avait recueilli 9 208 votes (56,8 % des suffrages exprimés), tandis que l’ancienne présidente a recueilli 7 008 voix (43,2 %).

Jason Perez est sergent du département de police de Corona et président de son association d'officiers de police. Il est membre du fonds de 362 milliards de dollars depuis plus de 27 ans. Ce sera son premier mandat.

Il a fait campagne sur un programme critiquant la priorité donnée par Priya Mathur aux enjeux ESG. Dans une vidéo, il déclare : "Mathur a mis en péril la sécurité de notre retraite en raison notamment de priorités en matière d’investissement dans les domaines de l’environnement, de la société et de la gouvernance, sans prendre en compte les risque associés ".

Il ajoute que Priya Mathur a été condamné à plusieurs reprises à des amendes pour ne pas avoir divulgué des conflits d'intérêts et des contributeurs à des campagnes.

Des risques à long terme

La candidate malheureuse a expliqué les raisons pour lesquelles elle avait mis l'accent sur l'investissement responsable lors de sa déclaration de candidature aux PRI en 2014. "Pour maîtriser la stabilité de notre portefeuille, nous ne pouvons pas nous permettre d'ignorer les risques importants auxquels celui-ci est confronté à long terme. C’est pourquoi j’ai tant insisté sur l’intégration d’une solide évaluation du changement climatique, des droits des travailleurs et d’autres facteurs ESG dans notre processus de décision".

Selon Jason Perez, "Priya Mathur est déconnectée, convaincue que son rôle est de faire le tour du monde, de faire sonner la cloche de la Bourse de Londres et de passer du temps avec les autorités de l'ONU". Le plan Perez s’axe sur la renégociation des "accords privilégiés" avec certaines sociétés de Wall Street et la mise à l’écart des membres du conseil d’administration "qui vivent comme des riches et des célébrités". "Ils n’ont pas besoin de voyager dans le monde entier aux dépens de CalPERS et des contribuables", assure-t-il.

Par Daniel Brooksbank, journaliste chez Responsible-Investor.com

Traduit de l’anglais par Ludovic Dupin