Publié le 24 octobre 2019
FINANCE DURABLE
Après le rejet de Sylvie Goulard, Emmanuel Macron propose Thierry Breton, PDG d’Atos, à la Commission européenne
Emmanuel Macron avait choisi Sylvie Goulard, une spécialiste de la finance durable, pour occuper le poste de Commissaire européen promis à la France. Mais celle-ci écartée par le Parlement européen, le Président a reporté son choix sur le PDG d’Atos, Thierry Breton, spécialiste de l’industrie et de l’économie.

@Atos
La France avait choisi Sylvie Goulard, sous-gouverneure de la Banque de France et experte de la finance durable, avait été choisie par l’Elysée pour représenter la France au sein de la nouvelle Commission européenne qui prendra ses fonctions le 1er novembre. Mais, cette dernière, entendue dans une affaire d’emplois fictifs liés au Modem, a été écarté par les eurodéputés. Suite à ce revers, Emmanuel Macron propose désormais pour le poste Thierry Breton, 64 ans, actuel PDG du groupe Atos et ex-ministre de l'Économie, en remplacement.
Le chef de l'État et la présidente de la future Commission, Ursula von der Leyen, "se sont mis d'accord sur ce profil après une discussion en amont. Si nous proposons ce candidat, c'est qu'il convient", commente l'Élysée. Paris veut absolument conserver le vaste portefeuille promis sur la politique industrielle, le marché intérieur, le numérique, la défense et l’espace
Avec son parcours qui mêle public, privé et politique, ainsi que sa connaissance de l'industrie, l’homme coche de nombreuses cases. "Thierry Breton a des compétences solides dans les domaines couverts par ce portefeuille, en particulier l'industrie et le numérique, car il a été ministre de l'Économie (sous Jacques Chirac) entre 2005 et 2007, avec tutelle sur l'industrie. Il a aussi été PDG de grands groupes industriels et du secteur de la défense (Thomson, France Télécom, Atos) et bénéficie d'une réputation solide d'homme d'action", fait valoir la présidence.
Un autre risque
Il est aussi Macron-compatible, "aligné" avec les positions du chef de l'État. Il s'était rallié à sa candidature dès avant le 1er tour, après le retrait d'Alain Juppé. "C'est aussi un Européen convaincu, qui a conduit de nombreux projets franco-allemands", ajoute l'Élysée, en particulier à la tête d'Atos qui a un siège en France et un à Munich.
En prime, il connaît Ursula von der Leyen, avec qui il a travaillé lorsqu'elle était ministre allemande de la Défense, sur la création d'un fonds européen de la défense et de la sécurité, pour doper les investissements européens dans ces domaines.
Pourtant Emmanuel Macron avait pris un risque avec Sylvie Goualrd, Il en prend un nouveau avec Sylvie Goulard. Choisir un grand patron comme candidat à la Commission accroît les risques de conflits d'intérêts, d'autant que le groupe Atos est un fournisseur de services informatiques de l'Union européenne. Jeudi matin, plusieurs responsables politiques, de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot au député Les Républicains Julien Aubert, ont pointé ce risque.
La Rédaction avec AFP