Publié le 16 février 2018
ENVIRONNEMENT
Maladie de Lyme : des patients portent plainte et dénoncent des collusions avec les labos
Une soixantaine de personnes atteintes de la maladie de Lyme ont déposé une plainte jeudi 15 février à Paris, qui dénonce de possibles conflits d'intérêts entre les autorités sanitaires et les laboratoires, dont les tests étaient peu fiables.

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"Conflits d'intérêts", "violation des règles d'indépendance en matière d'expertise", "trafic d'influence", "corruption" ou "mise en danger de la vie d'autrui"… Voici les griefs dénoncés par une soixantaine de personnes atteintes de maladie de Lyme qui ont porté plainte contre cinq laboratoires jeudi 15 février.
Une "première vague", selon leurs avocats Julien Fouray et Catherine Faivre, qui ont déposé cette plainte contre X au pôle santé publique du parquet de Paris. "59 plaignants sont déjà enregistrés sur 152 malades", ont-ils déclaré à l'AFP. Ils comptent réunir à terme quelque 300 plaignants.
Cinq laboratoires visés, des autorités sanitaires questionnées
Les avocats ont jusqu'ici entamé uniquement des procédures en responsabilité civile contre cinq laboratoires (DiaSorin, BioMérieux, Siemens, Euroimmun et Bio-Rad) afin d'obtenir des dommages et intérêts. Ils les accusent de ne pas avoir suffisamment informé le public sur le manque de fiabilité des tests de diagnostic qu'ils commercialisent.
Les plaignants et l'association Lyme Sans Frontière également une enquête visant notamment l'Agence du médicament (ANSM) et le Centre national de référence de Strasbourg, dont ils pointent le manque de vigilance face à des tests jugés non fiables.
Une maladie sous-estimée
Cette plainte pénale vient s'ajouter à celle déposée à Paris en février 2017 pour "tromperie aggravée" par une malade résidant dans le Cantal. Sa plainte avait débouché sur une enquête préliminaire, toujours en cours, selon une source proche du dossier.
La maladie de Lyme, infection transmise par les tiques, peut provoquer de nombreux troubles invalidants et douloureux. D'un diagnostic difficile, elle a longtemps été sous-estimée et le ministère de la Santé a relevé en 2016 son estimation du nombre de cas en France à 55 000, contre 33 000 l'année précédente.
La rédaction avec l'AFP