Publié le 20 juillet 2017
ENVIRONNEMENT
Le Luxembourg se dote d’une loi pour industrialiser l’espace
L’espace est en train de devenir le nouveau terrain de jeu des startups. Après les États-Unis, le Luxembourg vient de se doter d’une loi permettant aux entreprises d’y exploiter commercialement les ressources présentes, notamment dans les astéroïdes. Une première en Europe ! L’objectif pour le Grand-Duché est de diversifier son économie et de se positionner comme leader sur le marché.

Il n’appartient à personne et fait l’objet de toutes les convoitises. Régi par un traité datant de 1967, l’espace, comme la haute mer dans laquelle on peut librement pêcher des poissons, est une sorte de no man’s land où tout – pour l’instant – semble permis. Les entreprises implantées aux États-Unis et désormais au Luxembourg vont ainsi pouvoir utiliser les ressources spatiales à des fins commerciales.
Le Luxembourg n’a pas tardé à se positionner. Après le "Space act" signé en 2015 sous la présidence Obama, le Grand-Duché a adopté la semaine dernière une loi qui permettra à des sociétés établies sur le territoire d’extraire et de s'approprier des ressources spatiales telles que des métaux, des hydrocarbures ou de l'eau. Le texte, adopté par 55 voix pour et deux contre, doit entrer en vigueur dès le 1er août.
Le secteur privé aux avant-postes
Cette annonce s’inscrit dans la suite de l'initiative "spaceresources.lu", lancée en février 2016 par le gouvernement luxembourgeois. L’objectif pour le petit État européen est de diversifier son économie grâce à l’émergence de l’industrie du "new space" (nouvel espace). Car faute de moyens, ce ne sont plus les États qui mènent la course dans l’espace, mais bel et bien le secteur privé.
Avec cette nouvelle loi, les compagnies pourront ramener les ressources sur Terre ou les utiliser pour construire des bases spatiales. À ce jour, quatre entreprises du secteur se sont déjà installées au Luxembourg. Parmi elles, Deep Space Industries et Planetary Resources Inc. qui ont pour ambition l’exploitation minière des astéroïdes – riches en eau et en platine notamment – et le développement du ravitaillement des satellites de télécommunication en orbite.
Environ 1 500 astéroïdes peuvent être atteints aussi "facilement" que la Lune, estiment les experts, chacun d'entre eux pouvant peser plusieurs milliards de dollars. Des arguments qui ont convaincu des grands noms tels que Larry Page et Eric Schmidt, fondateurs de Google, ou encore James Cameron, réalisateur du film "Avatar", de financer Planetary Resources Inc. entre autres.
Mais le coût du rapatriement de ces ressources sur Terre constitue encore un frein. À titre d'exemple, la NASA prévoit de dépenser 1 milliard de dollars pour ramener sur Terre un échantillon de … 60 grammes prélevé sur un astéroïde.
Concepcion Alvarez @conce1