Publié le 15 juillet 2018
ENVIRONNEMENT
[LE CHIFFRE] Plus d’un tiers des poissons pêchés n’arrivent jamais dans nos assiettes
Un poisson sur trois pêché en mer ne finira pas dans votre assiette car il aura été pêché par erreur, qu’il n’aura pas atteint la taille adéquate ou qu’il n’aura pas réussi à être conservé sur toute la chaîne. C’est ce que révèle l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture dans un rapport publié cette semaine. Parallèlement, un tiers des espèces est surexploité.

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Plus d’un poisson pêché sur trois est rejeté en mer ou bien n’a pas pu être correctement conservé et n’arrive donc jamais dans nos assiettes. Un gaspillage impressionnant alors que dans le même temps un tiers des espèces de poissons comestibles sont surpêchés.
Ces données sont tirées du nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié en début de semaine. Selon le document, la production de poissons a atteint un record en 2016 avec 171 millions de tonnes, dont 53% issues de l’aquaculture.
La moitié des océans exploitée industriellement
Mais si la part de l’élevage ne cesse de croître, la FAO alerte sur le fait que 35 % des prises mondiales sont gaspillées. Environ un quart de ces pertes sont des prises accidentelles ou des rejets parce que les poissons sont trop petits ou indésirables. Mais la plupart des pertes sont dues à des problèmes de réfrigération et de conservation du poisson.
En parallèle, le nombre d’espèces surexploitées a triplé ces quarante dernières années et la surpêche ravage plusieurs régions. Les deux tiers des espèces sont surexploitées en Méditerranée, en mer Noire et dans le Pacifique Sud-Est. Les stocks de poissons sauvages diminueraient ainsi bien plus rapidement que ne le suggèrent les données de la FAO et la moitié des océans du monde seraient aujourd'hui exploités industriellement.
Or, la FAO table sur une croissance continue de la consommation de poissons, qui devrait augmenter de 18 % d’ici 2030 majoritairement grâce à l’aquaculture. Mais cette solution n’est pas la panacée car il va falloir trouver des alternatives à la farine et l'huile de poisson utilisés pour nourrir les poissons d’élevage et fabriqués à partir de maquereaux, sardines et anchois…
Concepcion Alvarez @conce1