Publié le 30 janvier 2019
ENVIRONNEMENT
[Danger plastique] Le tri se simplifie mais les filières de recyclage sont à la traîne
L’extension des consignes de tri poursuit sa généralisation en ce début d'année. Au total, en 2019, 24 millions de Français vont pouvoir trier leurs emballages plastique et métal dans la même poubelle. Mais tous ces nouveaux déchets ne bénéficient pas encore de filières de recyclage. Face au danger mortel qu’est le plastique pour l’environnement et la biodiversité, Novethic vous propose chaque semaine de découvrir une nouvelle facette de ce matériau omniprésent.

@Machaon
Pots de yaourt, sacs et films plastique, capsules de café, barquettes, sachets de chips ... Depuis le 1er janvier 2019, il est devenu beaucoup plus simple de trier pour 24 millions de Français puisqu’ils peuvent mettre tous leurs emballages plastique et métal dans la même poubelle avec les bouteilles, papiers et conserves. Cela concerne Paris et 250 autres collectivités, avant une généralisation à tout l’Hexagone en 2022.
Une bonne chose pour le citoyen, qui n’aura plus à se poser trop de questions au moment de trier, mais au bout de la chaîne, les industriels ne sont pas encore prêts à recycler tous ces nouveaux déchets. Certaines filières existent mais d’autres sont à construire. Citéo estime qu’avec l’extension des consignes de tri, d’ici cinq ans, 400 000 tonnes d’emballages supplémentaires seront collectées, dont 150 000 tonnes de déchets nouvellement triés chaque année. Cela représente quatre kilogrammes de déchets par habitant et par an, deux sont représentés par les nouveaux emballages plastique issus de l'extension de la consigne et les deux autres correspondent à un effet d'entraînement du tri des emballages carton, verre, papier...
À Châlons-en-Champagne, dans la Marne, l’entreprise Machaon, première usine française dédiée au recyclage des films plastique va doubler ses capacités de production pour faire face à l’afflux de ces nouveaux déchets. Ici, les films plastique, collectés auprès des grands opérateurs de tri, sont transformés en granulés de polyéthylène. Ceux-ci sont ensuite revendus aux industriels du sac-poubelle ou de l'automobile par exemple. Pour l’instant, seulement 1 % des plastiques souples sont recyclés en France.
Pour le recyclage des barquettes en PET, c’est en Alsace qu’il faut aller. L’entreprise Soprema a lancé sa première unité pour le recyclage de ces emballages. Ceux-ci seront transformés en polyols utilisés pour la fabrication de mousse d’isolation pour le bâtiment. Dès cette année, Soprema sera en mesure de recycler environ 5 000 tonnes de PET et elle envisage déjà que cette capacité puisse doubler pour atteindre 10 000 tonnes par an.
Enfin, les pots de yaourt pourraient aussi bientôt être recyclés. Des expérimentations sont actuellement menées à Carling, en Moselle. Total, Saint-Gobain, Citéo et Syndifrais, le syndicat des fabricants de produits laitiers, ont noué un partenariat et espèrent fabriquer 4 000 tonnes de produits contenant au moins 20 % de polystyrène recyclé dès cette année.
Parallèlement, de plus en plus d’industriels, tels que Renault ou Schneider, s’engagent à augmenter la part de matière recyclée dans leur production. La boucle est bouclée.
Concepcion Alvarez, @conce1