Publié le 20 janvier 2022
ENVIRONNEMENT
Le Pérou déclare l'urgence environnementale après la marée noire
[Mis à jour le 24 janvier] Le gouvernement péruvien a annoncé ce week-end l'urgence environnementale pour 90 jours après la marée noire qui a endommagé les côtes au nord de Lima. Le 15 janvier, alors qu'une éruption volcanique sans précédent et un tsunami s'abattaient sur les îles Tonga, à l'est de l'Australie, un tanker qui déchargeait son pétrole près de Lima a chaviré, provoquant l'une des pires catastrophes environnementales dans la région ces dernières années.

@ Carlos REYES / AFP
[Mis à jour le 24 janvier] Le Pérou vient de déclarer l'urgence environnementale après la marée noire qui a frappé le pays, "le pire désastre écologique qui s'est produit dans la région ces dernières années". Grâce à cette mesure, les autorités prévoient une "gestion durable des zones touchées", avec des "travaux de récupération et d’assainissement" pour limiter les conséquences de cette catastrophe. 21 plages ont été souillées, des oiseaux, des pingouins, des tortues ont été retrouvés échoués et recouverts de mazout, des centaines de famille vivant de la pêche ont été privées de leur moyen de subsistance et les touristes ont déserté.
Samedi 15 janvier, à 9 000 kilomètres de là, une éruption volcanique - la plus importante enregistrée depuis des décennies - et un tsunami dévastateurs frappent les îles Tonga, situées à l’est de l’Australie. La houle qui a traversé l’océan Pacifique a déstabilisé un tanker qui procédait à son déchargement, dans la raffinerie de Ventanilla, propriété de l’espagnol Repsol, au nord de la capitale péruvienne. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images ont été partagées pour témoigner du désastre environnemental alors que plusieurs opérations de nettoyage ont été lancées. On estime que le pétrole déversé équivaut à la quantité de pétrole qu’il faudrait pour remplir les réservoirs de 25 000 voitures.
#URGENTE, ayudemos difundiendo ya que REPSOL niega responsabilidad
“El derrame de petróleo de Repsol en Ventanilla, es el peor desastre ecológico ocurrido en Lima en los últimos tiempos, y ha ocasionado un grave perjuicio a cientos de familias de pescadores. pic.twitter.com/Ms0rw8nSsM—SUMA, no restes(@DhajairaVet) January 19, 2022
"Un déversement limité" selon Repsol
"Repsol doit payer pour ce dommage immédiatement" a déclaré le ministère des Affaires étrangères sur Twitter. Le gouvernement du Pérou a réclamé des dédommagements à la compagnie pétrolière espagnole Repsol pour les dommages entraînés par le déversement de 6 000 barils de brut sur les côtes du pays. L'entreprise avait d'abord évoqué un "déversement limité", indiquant au parquet que la quantité de brut concernée ne dépassait pas 7 galons, soit 0,16 baril. Vingt-quatre plus tard, elle affirmait même que la fuite avait été contenue. Le ministre de l’environnement a prévenu que l’amende pourrait s’élever à plus de 30 millions d’euros.
Dans un communiqué, l'entreprise a réaffirmé qu'elle était "en train de procéder aux travaux de restauration du littoral et de nettoyage des plages après la situation provoquée par les marées hautes enregistrées en raison de l'éruption volcanique aux Tonga". "Des barrières de contention ont été déployées qui entourent toutes les zones touchées, ainsi que des équipes spécialisées sur mer et sur terre", ajoute la raffinerie. Mais elle rejette la responsabilité de la marée noire, renvoyant la balle à la Marine qui n’a pas activé d’alerte tsunami, contrairement à d’autres pays comme l’Equateur ou le Chili. Le bureau du procureur spécialisé en environnement de Lima a ouvert une enquête pour délit présumé de pollution de l'environnement contre les représentants légaux et les responsables de la raffinerie de Repsol.
Concepcion Alvarez @conce1