Publié le 16 mai 2017
ENVIRONNEMENT
Dieselgate : les dépassements d’émissions responsables de 38 000 décès dans le monde
D'après une étude parue lundi 15 mai dans la revue Nature, les dépassements des normes de pollution sur le diesel ont provoqué la mort de 38 000 personnes dans le monde en 2015. Les pays européens sont principalement touchés avec 11 500 décès.

ssuaphoto / iStock
Selon une étude parue ce lundi dans la revue Nature, les dépassements d’émissions produites par les véhicules au diesel ont provoqué 38 000 morts prématurées dans le monde en 2015. Un chiffre considérable comparé aux 100 000 décès imputés chaque année au diesel. Ceux-ci sont dus aux particules fines et aux oxydes d'azote, nocifs pour le système respiratoire, et en particulier le dioxyde d'azote (NO2) présent dans les gaz d'échappement.
Dans le viseur, de nombreux constructeurs - Volkswagen, Renault, PSA, Fiat-Chrysler, … - qui ont utilisé des dispositifs destinés à minimiser le niveau réel des émissions d'oxyde d'azote lors des tests de leurs véhicules diesel. Les chercheurs estiment que plus de la moitié des véhicules légers en circulation et un tiers des poids lourds émettent beaucoup plus d’oxydes d’azote (NOx) que ne le permettent les différentes limites réglementaires auxquels ils sont théoriquement soumis.
Environ 80% des victimes sont localisées dans l'Union européenne, la Chine et l'Inde. Dans les pays européens, 11 500 personnes sont mortes de façon prématurée à cause de ces émissions excessives de polluants, 10 700 en Chine et 9 400 en Inde.
Contrôles plus stricts
A la suite du dieselgate, la Commission européenne a décidé de durcir ses normes anti-pollution. A partir de septembre, les constructeurs devront se soumettre à des tests en conditions réelles de conduite et plus seulement en laboratoire. Mais ils pourront encore dépasser de 2,1 fois la concentration autorisée jusqu’en 2019. "En Europe, des tests poussés en conditions réelles de conduite combinés à des contrôles plus stricts des dispositifs de trucage pourraient faire passer le niveau d’émission réelle de NOx de quatre fois la limite à 1,2 fois, soit une réduction de 70 %", relèvent les auteurs de l’étude publiée dans Nature.
En France, une information judiciaire a été ouverte contre Volkswagen, Renault, PSA et Fiat-Chrysler. A la suite de nouvelles anomalies découvertes chez Renault et Fiat, l’ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal appelle à l’écriture d’un projet de décret instaurant des tests "chaque année sur un nombre minimum de véhicules et de composants destinés à ces véhicules (…) afin de vérifier leur conformité".
Concepcion Alvarez @conce1