Publié le 19 mars 2014
ENVIRONNEMENT
Déchets électroniques : la France produit chaque année 20 kg par an et par habitant
1,3 million de tonnes de déchets d'équipements électriques et électroniques. C'est ce que la France produit chaque année. Un tiers seulement de ces rebuts sont traités dans des filières de recyclage agréées. Une proportion que la France doit doubler d'ici cinq ans pour atteindre les objectifs fixés par Bruxelles.

© Eco-systèmes
C'est un chiffre marquant. Selon l'Ademe, chaque habitant produit environ 20kg de déchets d'équipements électriques et électroniques par an. Il ne s'agit d'ailleurs que d'une estimation car, de l'aveu même de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (Ademe), « Il n'existe actuellement aucune méthodologie permettant d'évaluer la quantité » de ce type d'ordures « générées sur un territoire tel que le territoire français ».
Ces déchets sont largement collectés (à plus de 85%). Mais qui dit collecte ne dit pas forcément recyclage. Seul un tiers est récupéré par des éco-organismes, via les déchèteries et la reprise par les fabricants. Un autre tiers fini chez les ferrailleurs dont le travail est peu reconnu dans les filières de recyclage. Ils ne valorisent en effet pas le fer et ne s'intéressent pas aux traitements des matières peu lucratives comme le plastique. Quant aux substances dangereuses (composés chimiques) contenues dans nos smartphones et nos équipements électroniques, ils sont également laissés de côté. Quid du reste ? Le dernier tiers des déchets collectés disparaît dans des « flux non identifiés », en particulier vers l'exportation illégale mais aussi en décharge où ils sont incinérés.
Doubler le recyclage d'ici 5 ans
La collecte par les éco-organismes stagne depuis 2009 (6-7 kg par an et par habitant). La France se doit pourtant de doubler ce chiffre d'ici 5 ans si elle veut remplir les objectifs récemment fixés par Bruxelles. Pour Eco-systèmes, qui détient 75% du marché, la principale marge de manœuvre vient de la collecte d'équipements usagés par les artisans et des installateurs (appareils de chauffage/ de cuisine, etc.) qui représentent un quart de ces ordures. « Ces déchets finissent surtout chez les ferrailleurs, car les professionnels n'ont pas accès aux déchèteries publiques », déplore Véronique Poirier, directrice de la communication d'Eco-systèmes. L'éco-organisme prévoit donc de sélectionner 350 récupérateurs de métaux pour les faire entrer dans sa filière agréée et améliorer à terme la qualité de leur recyclage.
390 000 barils de pétrole brut économisés
Il y a deux ans (derniers chiffres disponibles), le recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques en France a permis d'économiser l'équivalent de 390 000 barils de pétrole brut, en particulier grâce à la réutilisation du plastique. C'est en tout cas le chiffre avancé par Eco-systèmes. Pour le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid), un pas reste pourtant à franchir vers l'éco-conception des équipements. « Tant que les nouveaux produits n'intègreront pas, de manière généralisée, les matériaux des DEEE recyclés, cela n'incitera pas à une collecte et un recyclage performant », déplore ainsi Laura Caniot, chargée de mission au Cniid. Mais pour l'association, l'enjeu est ailleurs : « la priorité est surtout l'allongement de la durée de vie des produits », insiste Laura Caniot,
En 2012, la France a mis 1,6 million de tonnes d'équipements électriques et électroniques sur le marché.