Publié le 08 octobre 2017
ENVIRONNEMENT
[VIDEO] Un iceberg, 2,5 fois plus grand que Paris s'est détaché de l'Antarctique
Un nouvel iceberg de 250 kilomètres carrés s'est détaché du glacier de Pine Island en Antarctique. Il représente quatre fois la surface de Manhattan et plus de deux fois celle de Paris. Et pourtant, ce n'est que 5 % du précédent iceberg de 5800 kilomètres carrés qui s'est séparé de la plateforme Larsen C en juillet. Les scientifiques notent une accélération de la fréquence des vêlages et craignent un fort impact sur la hausse du niveau des océans.

NASA
Il s’appelle B44 et fait deux fois et demi la taille de Paris. Ce nouvel iceberg s’est détaché du glacier de Pine Island en Antarctique. Le vêlage (la séparation) s’est produit entre le 21 et le 23 septembre, a indiqué la NASA. "Le 28 septembre le nouvel iceberg flottait dans la mer d’Amundsen et mesurait 250 kilomètres carrés", souligne-t-elle.
The #B44 iceberg near @AntarcticPIG is on the move while the surrounding polynya slowly grow, as indicated in @NASAEarth MODIS imagery pic.twitter.com/SnsIqVQhMX
— Stef Lhermitte (@StefLhermitte) 4 octobre 2017
Le glacier de Pine Island connait la fonte la plus rapide des glaciers de l’Antarctique. Au total, il libère chaque année 45 milliards de tonnes de glace, soit un quart des pertes du continent. Il contribue ainsi à l’élévation du niveau des eaux de 1 millimètre tous les 8 ans.
2017 Arctic sea ice minimum extent is 8th lowest on record. Global monthly sea ice extents are at record lows https://t.co/8CizmzJXs8 pic.twitter.com/ZPs7CPNewd
— NASA ICE (@NASA_ICE) 19 septembre 2017
Le plus important, ce n'est pas la taille mais la fréquence
B44 est le troisième plus grand évènement de vêlage dans la zone ces quatre dernières années. "Mais ce n’est pas la taille des icebergs qui est important", a déclaré Christopher Shman, chercheur à la NASA, interrogé par Gizmodo, "c’est le recul progressif global du glacier avec des pertes significatives en 2013, 2015 et 2017". La zone a ainsi reculé de 40 kilomètres ces 25 dernières années.
Le plus important "est la fréquence", explique, quant à lui, Ian Howat, glaciologue à l'université d'Ohio. Malgré son importance, B44 ne représente que 5 % de l’iceberg A68 qui s’est détaché de la plateforme glaciaire Larsen C en juillet dernier. Un mastodonte de 5800 kilomètres carrés, soit 55 fois la surface de Paris, et de 350 mètres d'épaisseur.
Le réchauffement climatique en cause
"Cet iceberg est un des plus importants jamais enregistrés et son évolution est difficile à prévoir", expliquait le scientifique Andrian Luckman au Washington Post. "Il peut rester en une seule pièce mais il est plus susceptible de se briser en fragments".
Les scientifiques ont d'ailleurs détecté de nouvelles failles dans la plateforme Larsen C ce qui laisseraient envisager de nouvelles ruptures. Pour rappel, les deux autres plateformes avoisinantes, Larsen A et Larsen B, ont disparu récemment. Le changement climatique en est la cause. Les eaux des océans sont de plus en plus chaudes et viennent éroder les glaciers. Leur fonte participe à l’élévation des niveaux des océans.
Marina Fabre @Fabre_Marina