Publié le 02 octobre 2023
ENVIRONNEMENT
En plein automne, la France touchée par une vague de chaleur inédite
Un été sans fin ? L’année 2023 continue de battre tous les records de température, sous l’effet du changement climatique. En France, jamais un mois de septembre n’a été aussi chaud. Et octobre semble déjà prendre la même tournure.
InfoClimat.fr
Une France toujours dans le rouge. 34,4°C à Villefranche-de-Rouergue dans l'Aveyron, 32°C à Massiac et 31,2°C à Aurillac dans le Cantal… Au total, ce sont 320 records mensuels de température qui sont tombés dimanche 1er octobre, dans l'Hexagone.
Une nouvelle fois, la France vit un évènement climatique hors-norme :
Jusqu'à 35 à 36°C (en octobre bon sang !)
Plus de 320 records mensuels battus.
Des records centenaires soufflés comme à Montauban avec 34.2°C (depuis 1885) !
Après avoir vécu le mois de septembre le plus… pic.twitter.com/F8ETwLBFcr— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) October 1, 2023
Pour le prévisionniste de Météo France, Olivier Proust, "ce n’est même pas l’été indien, c’est encore l’été !". Auprès de l’AFP, ce dernier prévient : "on va encore avoir vraisemblablement une litanie de records depuis la région Sud-Ouest jusque vers le Centre et même la Bourgogne, ainsi que toute la façade atlantique". Un pic de chaleur est en effet attendu ce lundi 2 octobre, avec plus de 30°C dans une large partie du pays, voire 35°C localement.
Ces températures inédites, jusqu’à +10°C au-dessus des normales de saison, pourraient bien balayer le précédent record national de chaleur pour un mois d’octobre. Ce dernier est jusqu’à présent détenu par Ajaccio, en Corse, avec 35°C enregistrés en 1988, et sur le continent, par Dax avec 34,7°C en 1985.
Des températures exceptionnelles
Ces températures estivales se situent dans le sillage d’un mois de septembre le plus chaud jamais enregistré, "avec une température moyenne de plus de 3,6 degrés au-dessus des normales" par rapport à la période 1991-2020, a annoncé Météo France dans son bilan, vendredi 29 septembre. Dépassant largement les précédents records de septembre 1949 (avec +2,7°C) et de septembre 1961 (avec +2,4°C). Selon l’agence de météorologie française, "seulement deux mois ont terminé avec une anomalie thermique aussi chaude : février 1990 (+4°C) et août 2003 (+3,7 °C)."
#Septembre2023 est le mois de septembre le plus chaud jamais observé en métropole, depuis le début des mesures en 1900.
La température moyenne sur le mois sera très largement au-dessus des normales (environ + 3,6 °C - valeur provisoire).
https://t.co/JdXQFsV1D0
[1/3] pic.twitter.com/Wi1GQ7nzeO— Météo-France (@meteofrance) September 29, 2023
Ce record mensuel de température s'inscrit surtout dans une série ininterrompue de presque deux ans (20 mois exactement) au-dessus des normales de saison. Mais cette chaleur est conforme aux observations des climatologues selon lesquelles le changement climatique d’origine anthropique augmente non seulement la sévérité des canicules, mais également leur précocité ou leur survenue tardive. Ce que confirme Olivier Proust de Météo France : "en octobre, on va se retrouver avec des températures de plus en plus souvent de cet acabit".
Vers un nouveau record annuel de température ?
Et la France n’est pas le seul pays du continent européen à souffrir de cette chaleur tardive. La Suisse et l’Allemagne ont connu leur mois de septembre le plus chaud avec respectivement +3,8°C et +4°C au-dessus des normales de saison. Au sud, l’Espagne est aussi entré dans l’automne en enregistrant des températures anormalement élevées, avec 38,2°C mesurés dimanche 1er octobre à Montoro dans la province de Cordoba.
And it's not just France, Germany and Switzerland also had their hottest September since records began in 1881 and 1864.
+3.8°C vs. 1991-2020 "normals"
+4.0°C vs. 1961-1990 "normals" pic.twitter.com/GRVywkViVX— Nahel Belgherze (@WxNB_) September 30, 2023
À ce rythme, l’année 2023 pourrait battre le record annuel de température, selon l’observatoire européen Copernicus, notamment après cet été boréal (juin, juillet et août) le plus chaud jamais mesuré avec une température moyenne mondiale de 16,77°C. Et cette situation jamais-vu s’est accompagné d’événements climatiques hors-normes. Canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont ainsi frappé tous les continents pendant cette période dans des proportions souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts.
Blandine Garot avec AFP