Cargill qui cherche son ou sa "sustainability manager", Saint-Gobain son ou sa "sustainability program manager", Parc Astérix son ou sa responsable du développement durable, tout comme Epson ou encore Vinci. Il faut dire que ce métier a le vent en poupe. Signe que les temps changent, le poste de responsable du développement durable fait partie des 25 métiers en croissance selon le classement LinkedIn. Positionné en treizième position, le ou la responsable développement durable pilote la stratégie et les actions de l’entreprise dans le domaine social et environnemental.

Les entreprises se transforment pour répondre à l’urgence climatique et à la quête de sens de leurs salariés. "La RSE devient un sujet de performance et d’efficacité pour les entreprises", soulignait même le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux l’année dernière. "Une entreprise qui ne met pas la RSE au cœur de sa politique de ressources humaines attire peu ou pas de talents", poursuivait-il. Si certains métiers comme responsable des achats ou encore analyste financier doivent s’adapter pour mieux intégrer les enjeux sociaux et climatiques à leurs postes, d'autres dits "à impact" vont connaître une forte attention en 2022, prédit le cabinet Birdeo, spécialisé dans le développement durable et l’impact. Il identifie cinq postes à impact les plus recherchés par les entreprises en 2022.

Manager décarbonation

Son rôle est de mettre son entreprise sur les rails de la neutralité carbone, notamment en participant à l’initiative Science Based Target qui permet de s’aligner sur une trajectoire de 1,5°C, comme le prévoit l’Accord de Paris. Une compétence qui nécessite de maîtriser le bilan carbone, du scope 1, correspondant aux émissions directes de l’entreprise, au scope 3, prenant en compte les émissions indirectes. "Cette compétence est particulièrement recherchée dans les secteurs du transport, de la construction et des infrastructures", note Birdeo.

Chargé.e de reporting performance extra-financière

C’est une conséquence directe de la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) qui sera appliquée dans quelques années. Cette dernière doit pousser les entreprises à communiquer les informations de durabilité en les mettant au même niveau que les informations financières. Pour se mettre en ordre de marche, Birdeo prédit que cette année les entreprises chercheront à recruter des chargés de reporting performance extra-financière ou ESG (environnementale, sociale et de gouvernance). Son rôle sera non seulement d’analyser les donnée mais surtout de les comprendre et de les utiliser.

Manager numérique responsable  

Alors que la pollution numérique est de plus en plus pointée du doigt, il devient urgent d’intégrer des considérables environnementales aux innovations technologiques. "L’objectif du manager numérique responsable est d’être capable de mesurer cet impact afin de pouvoir définir une stratégie numérique plus neutre en carbone et vertueuse", écrit le cabinet spécialisé dans le développement durable citant notamment le choix du matériel. Une récente étude de l’Agence de la transition écologique évalue que la pollution numérique en France représente 2,5 % des émissions de CO2.

Chef.fe de projet biodiversité

Si la prise de conscience de la crise climatique est aujourd’hui réelle, celle de la biodiversité lutte pour se hisser au même niveau. De plus en plus d’acteurs tentent pourtant d’intégrer la dégradation des écosystèmes ou les services rendus par la nature dans le milieu économique en développant des outils d’évaluation. Le chef de projet biodiversité aura pour mission de mesurer l’impact des activités des organisations sur la biodiversité.

Analyste Data ESG

C’est un travail de longue haleine qui attend l’analyste Data ESG. Ce dernier doit maîtriser les enjeux liés aux données environnementales, sociales et de gouvernance. "Il intervient plus particulièrement sur les données liées au carbone, climat et biodiversité dans une optique d’intégration dans l’analyse de la valeur globale de l’entreprise ou du projet d’investissement", note Birdeo. Il participe ainsi aux efforts de transparence sur la prise en compte des risques ESG, vis-à-vis notamment des parties prenantes.